En mêlant tout cela, un scénario aux péripéties haletantes et des personnages bien, violemment (si l'on veut) caractérisés, on obtient un film très réussi qui a connu un immense succès public. Des moyens importants, des dialogues percutants, des acteurs de qualité : un spectacle bien agréable.
Le sommet du film d'action des années 80, un huis-clos éblouissant de maestria visuelle. John McTiernan, un des cinéastes les plus "physiques" qui soient, est plus un metteur en espace qu'un metteur en scène : il excelle dans la gestion de l'espace, explorant avec une rare virtuosité les moindres recoins de cette tour de verre : sous-sol déserts, sructures métalliques, cages d'ascenseurs… Chaque plan est précisément pensé en termes de clarté, de concision et d'efficacité maximum, là où d'autres surdécoupent et enchaînent les plans illisibles (héritage néfaste du vidéo- clip ?).
Plus de vingt ans après sa réalisation, les séquences d'action de Die Hard conservent tout leur impact ravageur, qu'il s'agisse du duel à l'arme lourde sur le toit de l'immeuble, de l'attaque du blindé détruit au lance-roquette et surtout de l'anthologique fusillade au cours de laquelle l'impressionnant Alexander Godunov fait voler en éclats les vitres d'un bureau, déluge de feu et de verre, scène de destruction magistralement mise en scène.
Bruce Willis, pieds nus dans du verre pilé, éternelle clope au bec, sort dix vannes à la seconde, massacre les méchants avec un sourire ironique, tandis que le suave Alan Rickman s'en donne à coeur joie en grand méchant clownesque. Quant à Mctiernan, il se permet même de condenser unité de temps (une nuit), de lieu ( la tour) et d'action (lutte à mort entre un flic désabusé et une troupe de mercenaires hétéroclites)
Constamment sur la corde raide entre dérision et violence qui fait vraiment mal, doté d'un suspense qui ne se relâche pas une seule seconde, Die Hard est la Rolls Royce du film d'action.
En un seul film McTiernan ridiculise ses concurrents (comment regarder un film avec Stallone, Seagal ou Norris après avoir assisté à cette décharge d'adrénaline euphorisante ?), offre à Bruce Willis le rôle de sa vie et donne naissance à l'une des plus lucratives franchises de l'histoire du cinéma.
En un mot : magistral.
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