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Facciamo paradiso


De vincentp, le 26 mai 2023 à 11:24

Caro Michele (1976) n'est pas non plus sorti dans les salles françaises, étant sorti dans une poignée de pays uniquement (Italie, Hongrie, Allemagne, Etats-Unis,…). Il est passé au festival de la Rochelle en 1986, très peu de monde en France l'a vu.


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De verdun, le 25 mai 2023 à 23:23
Note du film : 4/6

Le Monicelli du jour est encore une fois un opus de fin de carrière, son antépénultième long-métrage sorti sur les écrans italiens en 1995: Facciamo Paradiso. Verdict: mention "assez bien" voire "bien" cette fois-ci.

Le scénario retrace la vie d'un personnage de fiction, Claudia Bertelli (Margherita Buy), née à la fin des années 1940 dans une famille bourgeoise. Claudia participe aux révoltes estudiantines de 1968, devient mère célibataire en 1973, rejoint les luttes féministes, se marie avant de divorcer, devient médecin dans les pays en voie de développement au début des années 2000… puis nonne mystique qui meurt en paix en 2011. Il s'agit donc d'un type de film avec lesquels les Italiens ont toujours été à l'aise: raconter le destin de personnages, avec en arrière-plan l'Histoire de l'Italie de la deuxième moitié du XXe siècle.

Certes Facciamo Paradiso n'a ni le souffle ni l'intensité émotionnelle de Nous nous sommes tant aimés. Mais il serait dommage de bouder son plaisir. Cette chronique douce-amère de la vie d'une femme exemplaire de son temps est intelligente et bien menée. Le récit fait même preuve d'originalité puisque les dernières minutes se déroulent dans le futur, en 2011, sachant que le film est sorti en 1995. On retrouve ici une tendance forte du cinéma de Monicelli: une propension à se "lâcher" lors des dernières séquences. Ici les auteurs en profitent pour égratigner -sans trop forcer le trait- le terrorisme, la mondialisation, les ONG, les virus exotiques et la spiritualité "new age".

Les personnages sont bien campés et je ne partage pas les réserves de Arca concernant l'interprétation de Margherita Buy, parfaite dans le rôle principal, tandis que Philippe Noiret est, malgré le doublage inhérent au cinéma italien, jubilatoire en père bourgeois coincé qui ne peut qu'être choqué par les orientations prises par sa fille rebelle.

Facciamo paradiso bénéficie du concours de grands noms du cinéma italien de l'âge d'or: les scénaristes Suso Cecchi D'Amico, Piero De Bernardi et Leonardo Benvenuti, le monteur Ruggero Mastroianni et le directeur de la photogtaphie Tonino Delli Colli. Cette réunion de talents explique la supériorité de Facciamo paradiso sur Panni sporchi, qui suivra quatre ans plus tard.

A l'instar de Panni sporchi, Facciamo paradiso n'a pas eu les honneurs des salles françaises. Certes ce n'est pas un film comparable à Mes chers amis ou Les camarades mais il méritait davantage une exploitation commerciale que des dizaines de nanars américains ou français sortis à la même époque. En ceci, il illustre le sort du cinéma italien à partir des années 1980-1990, qui est occulté même lorsque sa qualité justifierait une large diffusion.


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