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Place de l'Homme dans la modernité


De Impétueux, le 4 mai 2016 à 20:12
Note du film : 4/6

Aux temps déjà très anciens où je lisais tous les livres de science-fiction qui paraissaient en France (la chose était difficile, mais possible pour un liseur assidu), lors de ces temps archaïques, je me forçais toujours pour terminer les romans de Philip K. Dick que je trouvais prétentieux et ennuyeux comme la pluie. Autant les romans de Philip José Farmer ou de Robert Silverberg, sensuels et inventifs, pleins d'aventures excitantes, me ravissaient, autant l'immuable sérieux apocalyptique de Dick me semblait assez hors de propos.

Si l'on ôte à Minority report tout son prêchi-prêcha humanistoïde et sa prétention à vouloir alerter le monde sur les dangers, réels ou prétendus, des nouvelles technologies, le film de Steven Spielberg est assez réussi et agréable, quoique trop long. Les décors du futur proche sont extrêmement bien imaginés, les scènes d'action très réussies (et même plutôt bluffantes) et les acteurs très convenables. Ça se gâte dès qu'il s'agit de dénoncer les potentielles manipulations des méchants Pouvoirs publics et de fustiger les risques que nous ferait courir le Progrès.

Tout film à thèse devient vite ridicule lorsqu'il n'est pas animé par un artiste capable de faire oublier par la beauté plastique la stupidité consubstantielle aux idéologies. Admirable Cuirassé Potemkine, admirables Dieux du stade, mais admirables malgré les discours sous-tendus. Mais évidemment Steven Spielberg, excellent montreur d'aventures, n'est pas du niveau cinématographique d'Eisenstein ou de Riefenstahl. Et Minority report tombe assez souvent dans le niais et le niquedouille, lorsqu'il s'égare dans la dénonciation au lieu de se limiter au spectacle.

Dès que, comme dans Indiana Jones, le réalisateur laisse libre cours à son talent, le film est passionnant : la traque d'Anderton (Tom Cruise) par les spyders, ces sortes d'araignées invasives qui détectent où qu'ils se cachent, les corps chauds est formidable et anxiogène, comme l'a été la substitution des yeux d'Anderton par le médecin marron Solomon (Peter Stormare) et son assistante folle. Mais dès que la vertueuse indignation dickienne contre la précognition l'emporte, le film devient bêta et complaisant.

La fin, la révélation que le méchant est le créateur du système est à la fois incompréhensible et farfelue. Dommage que le film soit si tarabiscoté et que Spielberg ne se soit pas limité à ce qu'il sait faire : l'action.

Cela étant, si on a la chance de s'endormir lors des dialogues philosophiques, Minority report est un film très plaisant.


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De verdun, le 14 juillet 2008 à 21:49
Note du film : 5/6

Je vais aller dans le même sens que les messages précedénts: Minority report est un très beau film de science-fiction. La narration est exemplaire:je craignais de trouver les 2H20 de projection assez longues mais finalement on est pris aux tripes par un beau suspens, même si on sait à l'avance que Spielberg nous mitonnera un happy-end dont il a le secret ! Comme il l'a été dit dans un message précédent, la vision du futur proposée est crédible et passionnante.

Tom Cruise livre une prestation acceptable même s'il est permis de penser que d'autres acteurs s'en seraient tout aussi bien tirés que la vedette de Eyes wide shut.

Les effets spéciaux sont souvent très beaux (seule la scène chez la créatrice du système est plutôt laide) et servent à merveille l'histoire, ce qui n'est pas forcément toujours le cas dans les productions américaines contemporaines.

Je n'ai pas lu la nouvelle de Philippe K.dick mais j'imagine que la qualité du scénario lui est dûe, même si l'inoubliableBlade Runner s'écartait de l'oeuvre originale de Dick. Le point départ: prévoir un événement, en l'occurrence ici un crime, pour pouvoir changer le cour des choses et prévenir un éventuel drame, m'a fait penser au superbe Dead Zone de David Cronenberg.

Malgrè ses menus défauts, Minority Report est une grande oeuvre, un de plus grands films de Spielberg. Et il est encourageant de constater que ce film revenait aux bases de la plus belle science-fiction: non pas une overdose d'effets spectaculaires exclusivement réservés aux "teenagers", mais une parabole sur notre société et ses excès futurs, une contre-utopie dans la lignée de Soleil vert ou 1984 qui aide le spectateur à s'interroger sur les dérives potentielles de l'humanité. Ici la réflexion sur l'idéologie sécuritaire ne manque pas de pertinence !


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