Le moyen-âge, présenté comme une époque tragique marquée par des rapports de classe brutaux, des institutions aux coutumes étranges et violentes…, le tout particulièrement bien illustré un Riccardo Freda, dont on ne peut que constater le génie de cinéaste. Très peu de cinéastes sont capables de produire une oeuvre d'une telle qualité, aussi aboutie et homogène dans ses composantes. L'emploi du cinémascope, les mouvements de caméra, l'emploi des lumières, décors, costumes et de la musique, la direction des acteurs : tout cela est à la fois sobre et efficace, parfait et brillant. Particularités de ce film : le ton désenchanté, sans emphase, le soin apporté aux détails et à la composition du cadre, les confrontations de point de vue (chaque personnage exprime une vérité qu'il estime universelle). On est très loin des canons du cinéma hollywoodien, on se situe dans un registre méconnu et totalement ou presque oublié du cinéma italien, celui des années cinquante. Une très belle surprise, un chef d'oeuvre non reconnu comme tel, ou ignoré du cinéma italien.
Ce mélodrame de 1956 tourne autour de la tristement célèbre famille Cenci, dont la cruauté n'a rien à envier à celle des Borgia.
C'est un film bien mené et visuellement splendide où le talentueux Riccardo Freda utilise avec bonheur l'écran large et la couleur. La reconstitution du XVIe siècle est très convaincante, malgré des moyens certainement inférieurs à ceux des productions hollywoodiennes de la même époque.En outre, Freda a l'occasion de diriger de bons acteurs, ce qui n'a pas toujours été le cas tout au long de sa carrière. Gino Cervi est convaincant en patriarche cruel et il est bien entouré par Micheline Presle ou Fausto Tozzi entre autres.
On peut donc remercier Gaumont d'avoir restauré et sorti en DVD cette œuvre bien supérieure au Beatrice Cenci de Fulci.
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