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Oeuvre sombre et méditative, de fin de carrière


De vincentp, le 22 mai 2016 à 16:43
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Un John Ford à petite réputation, mais pourtant de très grande qualité, caractéristique évidente sur grand écran, en version numérique restaurée. Two Rode Together peut être placé dans le top ten des plus belles réussites de Ford (au même niveau que They Were Expendable). Un scénario de Frank S. Nugent, contributeur de la plupart des plus belles réussites de Ford (de Le convoi des braves à La taverne de l'irlandais en passant par La prisonnière du désert, La charge héroïque et L'homme tranquille). Ruptures de tons, croisements d'aspects drôles et graves, traitement de problèmes sociaux et politiques -les guerres indiennes-, lyrisme sont la marque de fabrique de Nugent associé à Ford. Le lyrisme, défini "comme l'expression poétique et exaltée des sentiments personnels, des passions", est ici traité sur un mode sombre, plus encore que pour The Searchers. L'indienne, prise dans ses bras par John Wayne dans ce dernier film, cède ici la place à un jeune indien, lynché par la foule en colère, difficile à contenir. Les nombreux personnages incarnent des individus typés mais sont représentés de façon décalée par rapport aux stéréotypes. John McIntire dans le rôle du major Frazer, délivre des ordres de façon autoritaire, mais avec le regard extériorisé de celui qui a beaucoup vécu.

Le marshall James Stewart est un filou, en qui sommeille un héros agissant pour le bien de la communauté et de l'humanité. Son association parfaite avec Richard Widmark, militaire carré mais adaptable et nuancé, est un des points forts de l'oeuvre. Leur relation, faite d'estime et de complémentarité, avec des instants de relâchement (la célèbre séquence tournée caméra plantée au milieu de la rivière) questionne d'autres sujets, comme le passage du temps, et l'intégration au sein de la nature édénique. Les élans de coeur, la colère intériorisée du jeune personnage féminin (Shirley Jones, alter ego de Vera Miles dans The Searchers), sont un autre point fort. Les communautés blanches, indiennes, et mexicaines, sont définies par des comportements, identifiées par des musiques. Elles nouent entre elles des relations complices ou heurtées, complexes, d'une modernité stupéfiante. Les deux cavaliers (1961) est une oeuvre de maturité de Ford, invitant à la méditation sur des sujets rudes. Elle oeuvre la voie à des œuvres encore plus sombres de fin de carrière comme Frontière chinoise (1966). Visuellement magnifique (photographie de Charles Lawton Jr. -Comanche Station,…), complètement maîtrisée et très élaborée, voilà une oeuvre à redécouvrir au plus vite !


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De Arca1943, le 26 novembre 2005 à 19:01

Mais non, voyons ! Le plus beau rôle de Woody Strode, c'est évidemment dans Assis à sa droite, un excellent Zurlini où – pour ajouter à sa panoplie transculturelle – il interprète cette fois un leader africain anticolonialiste adepte de la non-violence… dont le parcours donne prise à une troublante métaphore religieuse, d'où le titre.


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