C'est aussi le ton employé pour Le commissaire (1962), que je viens de revoir et pour lequel j'émets un avis en forte hausse. Deux comédies grinçantes, sur une société établie, avec un certain nombre de personnages relativement âgés, qui modèlent leur environnement. Mastroianni remplace Sordi, dans le rôle d'un enquêteur atypique. Mêmes scénaristes, même réalisateur…
C'est un "giallo" atypique qui se pare de nombreuses qualités. Les acteurs sont bons, y compris Jacqueline Bisset et Jean-Louis Trintignant malgré leur doublage en italien. La réalisation est irréprochable et la photo de Luciano Tovoli est excellente. La ville de Turin est très bien filmée et bien utilisée par le récit. L'étude sociale a une certaine épaisseur: ainsi l'opposition entre le commissaire Marcello Mastroianni et le milieu de grands bourgeois dans lequel il enquête est bien rendue. Enfin, difficile de m'enlever la musique de Morricone de la tête, même si elle ressemble à certaines de ses compositions antérieures : quel compositeur hors du commun !
Néanmoins, j'ai toujours un peu de mal à adhérer pleinement au film. D'une part, il faut aimer ce rythme nonchalant, assez étrange pour un "giallo". D'autre part, il y a une certaine distance voire une froideur dans le ton choisi, alors qu'on attendrait soit de l'empathie, comme souvent dans le cinéma de Comencini, soit de la férocité comme chez Risi ou d'autres cinéastes italiens de la grande époque.
On peut apprécier le ton faussement tranquille de La femme du dimanche mais de mon point de vue, c'est une oeuvre qui aurait pu dégager plus d'efficacité et plus de force.
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