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Expédition de pêche


De verdun, le 10 janvier 2021 à 15:06
Note du film : 5/6

Robert Herbin (Robert Hossein) sort de prison le soir de Noël. Bien qu'interdit de séjour en Ile-de-France, Robert revient à Paris. Errant dans les rues, il rencontre Marthe Dravet (Léa Massari). Marthe l'entraîne dans son appartement, où on accède grâce à un monte-charge. Elle se dérobe. Il l'emmène chez lui, sans plus de succès. Il la suit une nouvelle fois chez elle où ils découvrent le cadavre du mari de la jeune femme. Pas question pour Robert de prévenir la police, qui ferait de lui le coupable idéal…

Marcel Bluwal (né en 1925) est surtout connu pour avoir été un grand homme de télévision à l'époque où celle-ci se donnait pour mission de divertir mais aussi d'éduquer. Dom Juan, Les Nouvelles Aventures de Vidocq et bien d'autres oeuvres ont donné leur lettre de noblesse au petit écran. En comparaison, les trois films qu'il a réalisés pour le cinéma, Le monte-charge, Carambolages et Le Plus Beau Pays du monde restent méconnus de nos jours. A tort.

Le monte-charge est, à l'origine, un scénario de Frédéric Dard destiné à être mis en scène par Henri-Georges Clouzot. Au final Clouzot, trop occupé par La vérité, ne donne pas suite au projet. C'est l'occasion rêvée pour Bluwal de signer, en 1961, la première de ses trois réalisations pour le grand écran.

Et le coup d'essai est un coup de maître: Le monte-charge est un modèle de film noir à la Française. Le scénario est astucieux, concis et surprenant. De la part de Frédéric Dard, on s'attend à quelque chose de rabelaisien or, si les apparitions de Robert Dalban et Maurice Biraud apportent un peu pittoresque, le film surprend par son sérieux. C'est l'une des rares fois où le mariage entre la plume de Dard et le septième art s'est avéré harmonieux. Cela s'explique sans doute par le fait que l'auteur ne s'est pas contenté d'étaler sa verve truculente, qui ne passe pas forcément bien à l'écran comme en témoigne la médiocrité des adaptations de San-Antonio, mais s'est évertué à construire une intrigue à la précision redoutable.

Le monte-charge est un film silencieux, selon la volonté de Bluwal. Les personnages principaux, superbement incarnés par Robert Hossein et Léa Massari, ont tous les deux un passé lourd en secrets et ne sont donc pas de grands bavards. Par ailleurs, la musique, qui est pourtant l'oeuvre du grand Georges Delerue, n'intervient qu'à la toute fin. La mise en scène de Bluwal est sobre et efficace. La photo en noir et blanc, très sombre, est en parfaite adéquation avec la tonalité générale de l'ensemble.

Enfin, comme souvent dans les grands polars hexagonaux, Le monte-charge est un témoignage précieux sur son époque. La caméra donne à voir le Paris (et sa banlieue) des années 1960, les rues, les commerces, les voitures de ce temps-là.

Le monte-charge est une réussite trop méconnue. Saluons donc Gaumont, qui a eu la bonne idée de le rééditer et de le restaurer en haute définition.


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De Arca1943, le 3 juillet 2005 à 09:21

Jamais vu, jamais entendu parler. Mais Lea Massari et Robert Hossein sur un scénario de Frédéric Dard… Année 1962, donc en glorieux noir et blanc… Je tente le coup !


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