On a de longue date été séduit par la qualité de la musique de Nino Rota. Et depuis toujours on se souvenait de la scène finale, ce capharnaüm clownesque autour d'un échafaudage inutile.
Et ça n'a pourtant pas marché ; on est demeuré absolument extérieur à tout cela, malgré la beauté de la photographie Noir et Blanc, la qualité du jeu des acteurs, l'intelligence du propos. Que dire et qu'en conclure ? Entre Fellini et moi, ça ne fonctionne pas. De là où il est, au paradis des créateurs, il s'en contrefiche évidemment. Mais moi, ça me navre.
La vie est une fête. Fêtons-là ensemble.
Passage par la case Fellini et 8 1/2 (1963) considéré comme une oeuvre phare. Des tableaux animés se succèdent, construits à partir de plans séquences sophistiqués, lesquels mettent en oeuvre toute la panoplie des plans utilisables pour la mise en scène (croisant travellings et panoramiques horizontaux, avec des entrées et sorties successives de personnages, débitant quelques dialogues). Le désordre apparent est savamment orchestré. Les quatre scénaristes (Federico Fellini, Ennio Flaiano, Tullio Pinelli, Brunello Rondi) sont à l'origine au total d'une bonne moitié des classiques du cinéma italien de Les Onze fioretti de François d'Assise à Mes chers amis. Ils donnent vie à un personnage (Marcello Mastroianni) exprimant les inquiétudes d'un homme confronté au vieillissement, aux difficultés conjugales et à celles du monde du travail, au réel et à son imaginaire.
Face à lui, des personnages souvent exubérants mais toujours nuancés, représentatifs de la société italienne de l'époque (ecclésiastiques, bourgeoisie, représentants de la classe populaire). Des images d'un blanc intense (photographie de référence de Gianni Di Venanzo), brossent en arrière-plan le portrait de la société de l'époque : des femmes matériellement aisées dans une vente aux enchères, conçue comme un loisir futile (à l'identique du casino), par exemple. Oeuvre référence également en matière de décors et de costumes (Piero Gherardi) et de musique (Nino Rota). 8 1/2, tumulte incessant de faits et gestes, paroles et discussions à bâtons rompus, s'apprécie à condition d'être dans la peau d'un spectateur disponible et reposé. Son influence est forte pour le cinéma contemporain (le début de l'oeuvre, porté par un onirisme marqué, évoque par exemple l'introduction de Melancholia).
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