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La meilleure des adaptations ?


De verdun, le 22 juin 2016 à 00:44
Note du film : 3/6

"Pour bien représenter la richesse de l'intrigue, il faut la télévision et des tas d'épisodes. Je sais que c'est ce qu'a fait la grosse Dayan ; mais c'est quelqu'un qui salit tout ce qu'elle touche et je ne suis pas sûr que la gageure ait pu être tenue…"

Je ne peux que vous recommander la version en quatre épisodes réalisée en 1979 par Denys de La Patellière: malgré la sagesse de sa mise en scène et des seconds rôles inégaux (co-production oblige), c'est de loin la version la plus fidèle à Dumas, la seule à restituer toute la complexité du roman et du personnage, parfaitement interprété par Jacques Weber.

La version de Claude Autant-Lara est dans mon souvenir un beau livre d'images, effectivement trop schématique: ainsi le personnage de Danglars passe à l'as alors que c'est peut-être le plus merveilleux salaud du roman, très bien interprété par Roger Dumas chez La Patellière. Louis Jourdan est un comte de Monte-Cristo convaincant.


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De Impétueux, le 21 juin 2016 à 14:54
Note du film : 3/6

D'abord dire qu'on est presque absolument d'accord avec le très complet Avis de notre ami disparu Tamatoa qui cerne parfaitement bien les qualités et les insuffisances du film.

Comment voulez-vous qu'une adaptation filmée puisse mettre en scène la fabuleuse efflorescence du roman d'Alexandre Dumas ? Monte-Cristo est, à mes yeux, le chef-d'œuvre du romancier, supérieur au cycle des Trois mousquetaires, à celui de la Révolution (Joseph Balsamo, Le collier de la Reine, La comtesse de Charny), à celui de la Renaissance (La Reine Margot, La Dame de Monsoreau, Les Quarante-cinq) ; en adapter le foisonnement dans un film de deux époques seulement, fût-il de plus de trois heures, me semble impossible.

Pour bien représenter la richesse de l'intrigue, il faut la télévision et des tas d'épisodes. Je sais que c'est ce qu'a fait la grosse Dayan ; mais c'est quelqu'un qui salit tout ce qu'elle touche et je ne suis pas sûr que la gageure ait pu être tenue…

Il faut donc, pour apprécier le film de Claude Autant-Lara oublier des pans entiers du roman, des personnages primordiaux et des situations haletantes ; si on parvient à le faire, on pourra prendre du plaisir à la vue d'une machinerie assez sérieuse à quoi les moyens n'ont pas manqué, en tout cas pour présenter de beaux décors et de nombreux figurants. Mais écrivant cela, je me dis qu'on a tout de même fait quelques économies dans la distribution. À part Louis Jourdan qui, en 1961, était une vedette internationale, c'est assez maigrelet par ailleurs : Yvonne Furneaux, Pierre Mondy, Bernard Dhéran, Claudine Coster, Jean Martinelli, qui avaient tous bien du talent étaient davantage des comédiens de théâtre qui faisaient quelques piges au cinéma. J'ai l'impression que tous les picaillons du producteur sont passés dans le Technicolor et les costumes.

Bien dommage parce que pour représenter cette histoire fastueuse d'injustice et de vengeance, ses multiples développements, ses horreurs, ses empoisonnements, son amertume terrible, celle des vies gâchées irrémédiablement (et contrairement à la dernière séquence du film, happy end désagréable) il faut, autour de la figure de Dantès, des personnages du même sombre niveau. Et ce n'est pas en faisant intervenir la figure historique de Vidocq, qui n'apparaît à aucun moment dans le roman, qu'on se retrouve sur ses pattes.

Je comprends qu'on élague, coupe, retranche ; mais les partis pris ne sont pas très satisfaisants : où est passé le personnage de Danglars qui, plus que Mondego/Morcerf, plus que Villefort, bien plus que Caderousse est à l'origine de l'incarcération au château d'If d'Edmond Dantès (et qui est pourtant le seul de ses ennemis à qui Dantès laissera la vie) ? Pourquoi faire de Noirtier, le père bonapartiste du royaliste Villefort un simple paralytique alors que frappé d'une attaque, il ne peut plus s'exprimer que par des clignements d'yeux ? Et passer sous silence les manœuvres d'empoisonneuse d'Hermine de Villefort ?

Je m'égare et je m'exalte, ce qui ne sert à rien : c'est vrai, je l'ai écrit plus haut, on ne peut pas adapter l'efflorescence du récit et l'adaptateur et dialoguiste Jean Halain a finalement produit un assez bon schéma d'un grand roman haletant, dont peuvent se contenter ceux qui ne se sentent pas l'envie ou n'ont pas le temps de se plonger dans 1500 pages de texte (et ils ont bien tort, tant c'est passionnant).


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