Sublime portrait de la grande bourgeoisie parisienne de 1951. Un petit bourgeois marié à une grande bourgeoise se heurte aux règles de fonctionnement et de représentation de son milieu social d'alliance, sous le regard amusé du spectateur. Sur un ton léger, sur le mode de la comédie, un descriptif féroce et lucide de toute une société. Ce milieu existe toujours aujourd'hui : il m'arrive de le côtoyer, par exemple à l'occasion d'expositions d'art contemporain. Mais il est amené sans doute à disparaître ou à évoluer fortement du fait de la mondialisation en cours.
Comme un symbole, la société Pleyel, fabricant de pianos, dont on aperçoit un spécimen dans Edouard et Caroline vient de mettre la clé sous la porte en 2013. Le propos de Becker serait plutôt en 1951 de signifier que l'émergence de la classe moyenne redistribue les cartes en poussant un nouveau type de bourgeoisie vers le haut. Je suis admiratif quant à la façon dont est réalisée cette oeuvre de Jacques Becker. La mise en scène est fluide et parfaite, la photographie et la musique sont magnifiques, la direction d'acteurs prodigieuse. Un classique du cinéma français, incontournable…
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