Film passionnant à bien des égards ! Comédie, oui, mais où le grinçant, le cynisme, la liberté de ton, la brusque incursion de notations tragiques forment un surprenant cocktail. Donen aborde un sujet qui semble le poursuivre : des militaires en bordée, le hiatus entre le souvenir des combats et le moment de la permission (UN JOUR à NEW-YORK), ou le douloureux retour à la vie civile (BEAU FIXE SUR NEW-YORK), le malaise qui naît de cette schizophrénie … Et l'art de mettre en valeur les lieux : après New-York, San Francisco ici, presque aussi admirablement filmée que par Hitchcock dans VERTIGO : scènes devant un panorama de la ville depuis l'hôtel Fairmont, promenade en tram et marivaudage de Cary Grant et Suzy Parker (quelle étrange actrice!), à la recherche d'un club où écouter un bon trompettiste … C'est l'histoire d'une parenthèse : on a évité la mort dans les combats du Pacifique, on en parle avec détachement ("Je me suis retrouvé en pleine mer, au milieu des requins : à la façon dont l'un est venu me renifler, ce devait être une femelle", dit Cary Grant), on vit quatre jours de perm' et on retourne au casse-pipe. Signe supplémentaire de la force du film : même Jayne Mansfield compose un personnage attachant, qui dépasse son physique caricatural, brave fille qui accepte d'être ce que la situation lui impose, celle qui aide le soldat à tenir le coup.
Jeux de mots intéressants… pourtant, il est assez inattendu que cette comédie de Stanley Donen soit peut connue, d'autant que le générique apparaît assez sympa !
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