En 1989, Damiano Damiani réalise Un roi blessé, réunissant un casting éclectique (le cubain Tomas Milian, l'états-unien Elliott Gould, la française Nathalie Baye, et bien sûr des italiens). L'histoire est celle d'un cinéaste reconnu qui utilise les idées et les attitudes d'un de ses amis pour bâtir un nouveau film. Le récit se déroule essentiellement à l'intérieur d'une villa située à Capri. Le scénario, mélangeant rêves et réalités, croisant les époques, est sophistiqué, et traite de façon originale le processus de création artistique (théâtre et cinéma), loin des canons positifs imaginés par le public. Les acteurs de Un roi blessé sont excellents, et portent un récit très bien mis en scène et dialogué. On pense à La terrasse par moments, ou à certains films de Bergman, et aussi à Boom! de Losey par certains aspects. Une belle évocation de la sensualité féminine au travers du personnage de Lila. Quelques longueurs possibles peuvent être toutefois détectées. On a globalement affaire à un très bon film, simplement situé à un niveau qualitatif inférieur à celui des oeuvres emblématiques de Damiani.