Le daim est un film absurde et bizarre, assez représentatif de l'oeuvre du réalisateur Quentin Dupieux.

Georges (Jean Dujardin) est un homme qui quitte tout du jour au lendemain pour s'acheter un blouson en daim avec lequel il va tisser une relation particulière. Une relation fétichiste poussée à l'extrême, jusqu'à la folie.

Pour les cinéphiles, cette situation de départ évoque immanquablement l'univers de Marco Ferreri et son goût pour les intrigues simples basées sur des obsessions curieuses et "jusqu'auboutistes". On pense surtout à I love you, où Christophe Lambert tombait amoureux d'un porte-clé en forme de visage féminin. Chez Ferreri, l'obsession conduisait le personnage principal au désespoir; ici elle débouche sur la folie… mais je ne préfère pas en dire plus. Quoiqu'il en soit, Le daim est un film décalé mais au bout du compte bien sombre alors que l'on pouvait s'attendre à quelque chose de loufoque.

Par ailleurs, contrairement au cinéaste italien, Dupieux a indéniablement le sens du rythme, nous proposant au final, quelque chose de très surprenant en 2019: un long-métrage qui dure moins de 90 minutes !

On trouve également dans Le daim une réflexion sur le cinéma puisque Georges- Dujardin a reçu en cadeau du monsieur lui ayant vendu le fameux blouson en daim un caméscope numérique. Dès lors, Il devient un filmeur compulsionnel.

Jean Dujardin est absolument parfait dans ce rôle de ce détraqué: on peut même dire qu'il porte le film sur ses épaules. Adèle Haenel est elle aussi très bien.

Le daim n'est pas une oeuvre bouleversante. C'est le genre de film susceptible d'entrainer l'adhésion ou le rejet du spectateur. Mais il faut reconnaître qu'on y trouve une audace et une inventivité qui le distinguent du cinéma souvent trop formaté de notre époque.