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"Dans la nuit éternelle emportés sans retour..."


De Commissaire Juve, le 20 octobre 2018 à 23:39

J'avoue avoir bien ri en lisant cette chronique… Dire que j'ai été tenté de m'offrir ce film un jour et que seule l'absence de compatibilité 16.9e du master m'en a dissuadé.

Oui, Bonjour sourire est une authentique purge (et Dieu sait si je suis tolérant au nanar français estampillé années 30, 40 et 50*). En revanche, je défendrai Comme un cheveu sur la soupe qui est très sympathique. Quant à Honoré de Marseille, c'est du grand n'importe quoi, mais je prends aussi, étant très amateur de Fernandèleries… en dehors quelques abominations comme Tricoche et Cacolet (1938), Berlingot & Cie (1939) ou Une vie de chien (1943).

(*) Comme dirait Irénée Fabre : en matière de nanars, je suis un véritable alambic, je suis l'alambic des Borgia !


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De Impétueux, le 19 octobre 2018 à 14:22
Note du film : 0/6

Il ne peut pas, selon notre vieux camarade Aristote, exister un excès de bien. Il me semble d'ailleurs, de la même manière, qu'il n'y a pas de limite à l'embrasement et à la chaleur, toujours susceptibles d'être accrus. Mais il existe, en revanche, selon les physiciens, un Zéro absolu, température où les atomes les plus vigoureux ne peuvent plus bouger le moindre cil. Eh bien, voilà qui est très regrettable, tant on aimerait que puisse être forgé un concept à même de largement descendre en dessous de ce Zéro absolu, tout au moins en matière de cinéma. Parce que si jusqu'alors j'avais trouvé dans le stupéfiant Bonjour sourire de Claude Sautet le critérium absolu de la nullité filmée, je viens de descendre plusieurs marches encore après la découverte de Cigarettes, whisky et p'tites pépées.

Il est vrai que le nom du réalisateur, Maurice Regamey aurait dû suffisamment m'instruire que je n'allais pas regarder un de ces délicieux nanards des belles années 50, que j'apprécie et souvent vénère, mais une nullité davantage qu'abyssale. Regamey a, pour caractéristique d'avoir donné son premier rôle en tête d'affiche à Louis de Funès dans un affreux machin qui s'appelle Comme un cheveu sur la soupe que j'ai bien dû voir mais que je me refuse à rappeler à ma mémoire. Il est aussi l'auteur d'Honoré de Marseille, avec Fernandel que j'avais trouvé accablant, désespérant même lorsque j'avais fait la folie de me le procurer. Remarquez bien qu'il y a une justice : Regamey qui, doté d'un physique assez avantageux, faisait également l'acteur, n'a plus rien tourné, devant ou derrière la caméra après 1962, alors qu'il s'est éteint en 2009. S'il a vécu entre ces deux dates de la charité publique, j'espère qu'il a remercié notre bienveillante société de l'avoir entretenu à nos frais pendant un demi-siècle.

Dans un beau coin de Côte d'Azur est établi une sorte de club gymnique, hygiéniste, d'amazones sobres et saines dirigé par Martine (Annie Cordy). Mais la bienfaitrice du club disparue, pour payer les échéances les jeunes femmes décident de créer une boîte de nuit où seront servis le whisky et les cigarettes découverts par hasard dans une vaste cave et que l'on croit réserves personnelles de ladite bienfaitrice. En fait c'est l'entrepôt secret de contrebandiers dirigés par Max (Pierre Mondy) qui est lui-même sous la coupe du trafiquant international Van Dorfelt (Reinhard Kolldehoff).

Je renonce à conter la suite des méprises, quiproquos, duperies et autres péripéties qui aboutiront in fine à l'arrestation par les Douanes du redoutable Van Dorfelt et de ses séides, à l'idylle entre Martine et Max (qui achète une conduite) et à la fête générale. Outre que ça n'a aucun intérêt, c'est au dessus de mes forces.

Je ne me suis jamais fait beaucoup d'illusion sur ce qu'allait voir, il y a 60 ans, le public du samedi soir ; si on a la curiosité de jeter un coup d'œil sur la page des spectacles d'un journal de cette époque, on verra sans peine que 90% des films qui passaient sur les écrans ont totalement plongé dans l'oubli ; on ferait d'ailleurs la même observation avec les pièces de théâtre présentées, les romans parus ou les chansons diffusées. Sauf que là, la rengaine, adaptée d'un refrain étasunien de Tim Spencer et donc assenée dans le film par Annie Cordy a connu, à l'époque, un immense succès et a été reprise, notamment, par Philippe Clay et surtout Eddie Constantine qui en fit un triomphe.

Voilà pour l'anecdote. Quoi d'autre ? On distingue, parmi les acteurs quelques visages un peu notoires, le bel Italien Franco Interlenghi ou le regrettable Pierre Doris en braves truands, le catastrophique Corse de service Christian Méry, Albert Rémy et Jean Carmet en douaniers empotés, Pierre Mirat en épicier…Même une pige de quelques secondes de l'abominable Jean Richard. Et chez les filles, la future baronne de Rothschild, qui s'appelait encore Nadine Tallier et (mais qui s'en souvient ?) Armande Navarre

Ce qui ne suffit pas de sauver le film de l'absolue nullité.


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