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Hold-up à Rio


De verdun, le 14 novembre 2020 à 22:58
Note du film : 4/6

Vieux professeur d'une école religieuse de Rio de Janeiro, James Anders (Edward G.Robinson) prend sa retraite et se rend à New York pour faire part à son vieux complice Mark Milford (Adolfo Celi) du projet qu'il a mis au point pendant trente ans : cambrioler la Société des Diamantaires, qui fait face au bâtiment où il enseignait, et voler ainsi pour dix millions de dollars de diamants. Pour cela il lui faut quatre complices recommandés par son vieil ami : l'Allemand Weiss (Klaus Kinski), l'italien Rossi (Riccardo Cucciolla), l'Anglais Gregg (George Rigaud) et même un gigolo français, Audry (Robert Hoffmann) , car il faut séduire Mary Anne Davis (Janet Leigh), la secrétaire du directeur de la compagnie, pour lui subtiliser la clé du coffre durant l'heure du cambriolage…

Giuliano Montaldo est resté dans l'histoire du cinéma pour avoir réalisé, au début des années 1970, le célèbre Sacco et Vanzetti. Après ce triomphe international, Montaldo s'est spécialisé dans la dénonciation des grandes injustices et tares des sociétés contemporaines et passées telles que la paranoïa sécuritaire (Un jouet dangereux), la justice militaire d'exception (A l'aube du cinquième jour), l'obscurantisme (Giordano Bruno) ou encore la répression fasciste à l'égard des homosexuels (Les lunettes d'or)

Avant de venir l'un des principaux hérauts de la fiction de gauche italienne, Montaldo a signé deux polars certes moins ambitieux mais peut-être plus intéressants sur le plan cinématographique que les films susvisés : Les intouchables en 1968 et Le carnaval des truands l'année précédente.

Le carnaval des truands est un film de hold-up réalisé en 1967. On peut dire que genre est à la mode à cette époque puisque Topkapi , Sept hommes en or, Un hold-up extraordinaire, Gros coup à Pampelune ou encore Comment voler un million de dollars viennent de sortir de sortir en salles.

Le film de braquage est un genre très codifié. Le principal défaut de Le carnaval des truands est de dérouler le programme attendu deux heures durant. Le scénario nous présente donc le projet du « cerveau », la formation du gang chargé du hold-up, l'exécution du casse et la fuite des voleurs. Si la première heure paraît aujourd'hui un brin longuette, l'humour est omniprésent, notamment la cour désespérée faite par le play-boy à la toujours belle Janet Leigh. En outre, la dernière demi-heure réserve son lot de surprises, et mélange adroitement -comme les Italiens savent si bien le faire- la noirceur et la farce.

Malgré sa longueur et sa structure narrative conventionnelle, Le carnaval des truands peut quand même être considéré comme une réussite grâce à son casting qui réunit une pléiade d'acteurs qu'on a plaisir à retrouver : Adolfo Celi, Klaus Kinski, Robinson, Riccardo Cucciolla et donc Janet Leigh. Les distributions hétérogènes des co-productions sont souvent dérangeants mais ici la mayonnaise prend parfaitement. Seul le bellâtre autrichien Robert Hoffmann, sorte de Jean Piat du pauvre, paraît un peu en deçà des autres mais peut-être est-ce dû à la fadeur de son rôle.

La mise en scène de Giuliano Montaldo est impeccable: le découpage est bien conçu, le montage est bien rythmé, le cinémascope est utilisé au mieux de ses possibilités tous comme les paysages de Rio et de Rome. L'alternance de scènes silencieuses emplies de tension et de séquences plus « carnavalesques » fonctionne parfaitement. Le casse est bien filmé, presque en temps réel. Si on pinaille, on peut déplorer certaines transparences disgracieuses mais dans l'ensemble Le carnaval des truands montre des qualités cinématographiques que l'on ne verra pas toujours dans les futurs films à grand sujet de Giuliano Montaldo.

Cerise sur le gâteau, la BO de Ennio Morricone est excellente. Mais où donc le maestro est-il allé chercher toutes ces mélodies plus inspirées les unes que les autres ? Tel est sans doute le secret du génie.

En somme, Le carnaval des truands, moins oubliable qu'il n'en a l'air, vaut largement le coup d'oeil.

Et pour mon 1500ème message sur DVDTOILE, je suis fort content d'avoir chroniqué un film de genre comme je les aime.


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