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Film français de 1982 oublié malgré son sujet et son casting


De verdun, le 19 octobre 2021 à 22:33
Note du film : 2/6

Voilà un film totalement oublié depuis sa sortie dans les salles en 1982. On peut le voir sur Youtube, faute de mieux.

Cet oubli paraît bien bien étrange car l'idée de départ de Un matin rouge est extrêmement puissante. Cinq anciens camarades de classe se retrouvent au début des années 1980 et cherchent à savoir lequel d'entre eux a dénoncé en 1943 leur instituteur et sa fille Annette aux Allemands. En outre, lesdits camarades de classe sont interprétés par des acteurs de grand talent, à savoir Claude Rich, Michel Duchaussoy, Jacques Fabbri, Maurice Garrel, Victor Garrivier et Maurice Ronet. A ce beau casting masculin s'ajoute la présence de la jeune Marie Trintignant. Enfin, les prises de vue sont dues à Gerry Fisher, chef-opérateur attitré de Joseph Losey.

Hélas il faut admettre que Un matin rouge n'est pas une grande réussite.

Le scénario fait penser à deux fleurons du cinéma français: la réunion de personnages recherchant quelqu'un qui a commis une trahison évoque immanquablement Marie-Octobre tandis que les flashs-back rappellent Le vieux fusil. Mais le film de Jean-Jacques Aublanc, réalisateur peu prolifique qui faisait à cette occasion ses débuts derrière la caméra, n'arrive pas à la cheville des classiques de Julien Duvivier et Robert Enrico.

Malgré une durée réduite (81 minutes), le film se révèle vite ennuyeux à cause d'un scénario mal construit et assez peu passionnant. Les discussions entre les personnages lassent vite alors qu'elles auraient dû se révéler intenses. D'ailleurs, le réalisateur donne trop d'importance à des digressions inutiles, notamment les scènes de festivités dans le village qui n'apportent rien à l'histoire. La majorité des personnages sont superficiellement traités: en fait le film aurait pu se contenter de l'antagonisme Claude Rich-Maurice Ronet tant les autres acteurs n'ont pas grand chose à faire. Et la mise en scène, malgré quelques bons moments, est assez anonyme.

Quelques éléments méritent le détour: la musique du très oublié Angelo Branduardi, les interprétations de Ronet et surtout de Claude Rich, assez stupéfiant dans le rôle d'un notable qui a tout pour être heureux mais est peu à peu dévoré par une obsession vengeresse presque maladive. La prestation étonnante de Rich et la dernière séquence, assez glaçante, montrent ce que Un matin rouge aurait dû être: un grand film sur le passé qui vous rattrape inexorablement jusqu'à vous faire basculer dans l'irrationnel. Car ici, et c'est une grande différence avec Marie-Octobre, c'est une vie entière qui s'est écoulée pour les protagonistes depuis l'occupation.

En somme, l'oubli dans lequel est tombé Un matin rouge est assez compréhensible mais ceux qui admirent Maurice Ronet et surtout Claude Rich peuvent voir ce film.


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