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Eux, amicalement !


De verdun, le 8 juin 2020 à 21:02
Note du film : 4/6

Un "affreux navet". Un "plagiat honteux de l'immense" Vera Cruz. Voilà la réputation qu'ont ces baroudeurs, même pas capables d'avoir la moyenne sur Allociné (2,4/5).

Et pourtant j'ai passé un agréable moment devant ce film. J'y ai même vu des qualités cinématographiques !! Et je le trouve aussi bon voire meilleur que L'or se barre, le seul classique adoubé de Peter Collinson.

Peut-être mon enthousiasme est-il dû à une baisse d'exigence de ma part ? Peut-être ai-je été aveuglé par la magnifique copie proposée par le blu-ray sidonis sorti récemment ? Ce qui était considéré comme nul en 1970 n'apparaîtrait-il pas comme génial de nos jours, en raison de la baisse de niveau flagrante du cinéma populaire de qualité ?

Les baroudeurs est un film "fun", coloré et sympathique. Et comme le disait Nadine Mouk dans son excellent message, les films sympathiques ne courent pas les rues de nos jours.

Ce sont deux jouisseurs que nos suivons. Tony Curtis est déjà Danny Wilde, et Charles Bronson a rarement été aussi décontracté et jovial. Ces deux aventuriers ne se laissent jamais abattre. Le duo fonctionne bien et contribue largement au plaisir que l'on ressent durant les 100 minutes que dure cette aventure pleine de panache et d'amoralité.

Les commentateurs ont souvent reproché à ce You can't win them all de trop lorgner sur Vera Cruz. C'est difficilement contestable concernant les grandes lignes du récit et la première partie du long-métrage, quoique moins évident que ce que l'on dit, mais la dernière partie du film de Collinson n'a rien à voir avec Vera Cruz et son final amer. Et puis le choix de situer l'action pendant la guerre greco-turque, voilà un parti pris original.

Visuellement Les baroudeurs a beaucoup d'allure; les décors et les paysages ensoleillés sont beaux, la réalisation alliée à une très belle photo offre de nombreux plans très bien composés. Les scènes d'action sont nombreuses et filmées avec efficacité.

Pas question non plus de considérer ce pur divertissement comme un chef-d'oeuvre. Le scénario est superficiel et il ne faut y chercher ni psychologie, ni vraisemblance, ni une étude approfondie du conflit greco-turc. La pauvre Michele Mercier est magnifique mais la production lui a confié un rôle dénué de toute consistance. Frustrant.

Les baroudeurs n'arrive pas à la hauteur des professionnels de Richard Brooks, modèle du film de mercenaire à la fois intelligent et plein d'action mais il n'y a vraiment pas de quoi bouder son plaisir devant le film de Peter Collinson.


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De Nadine Mouk, le 13 juillet 2019 à 06:20
Note du film : 3/6

Autant le dire de suite, ce film, soi-disant remake de l'admirable Vera Cruz, je dis "soi-disant" parce que ce serait plutôt un sous-remake, ne vaut que pour deux évidences : D'abord pour l'immense sympathie que nous avons pour Bronson et Curtis . Rares sont ceux qui affirment "détester" ces baroudeurs du cinéma . Et puis, pour les décors magnifiques que nous offre la Turquie des années vingt. Parce que pour le côté aventures, même si bien présentes, ce n'est pas vraiment ce qui retient notre attention. Oh certes ça bouge bien ! Un peu n'importe comment même, quelques fois, mais ça bouge . Ca dynamite, ça castagne, ça chevauche, ça plonge ! Hélas, Peter Collinson n'est pas Robert Aldrich et là où le réalisateur des Douze salopards fait dans la minutie, le tâcheron de L'Or se barre fait dans l'emporte-pièces. Un peu bordélique .

Nonobstant, comme on dit chez les gens bien, ces Baroudeurs sont loin d'être imbuvables, même si on déplore beaucoup de "trucs bizarres". Pas imbuvables, d'abord pour les deux raisons principales énumérées plus haut et puis le cinéma des années 70 est bien là, dans un domaine léger, alors que Vera Cruz (1954) est loin de l'être. Déjà, le tout premier plan du film nous présente un Tony Curtis, l'air rêveur, en train d'écoper un petit bâteau, coque de noix à voile, complètement submergée et prête à être engloutie par les flôts. Le ton est donné d'emblée. Mon neurone ne sera pas bousculé. On peut sortir les olives, les petits canapés au saumon et laisser le téléphone branché. Même si on est dérangé, c'est pas grave. Tony Curtis, donc . C'est bien lui. On ne peut pas se tromper puisqu'il reprend et la voix de Michel Roux (par contrat et sur VHS parce que DVD Français, tintin !), les mimiques et les fringues qu'il portait dans Amicalement votre jusqu'à ses éternels gants de cuir qu'il porte même en plein été ! Bon, pas dans la goélette, mais très vite après. En fin de compte, nous assistons aux aventures de Dany Wilde. Et ça nous parait normal …

Et puis Bronson . Egal à lui-même, le muscle saillant et le sourire moustachu à pousser la plus honnête des femmes à la faute. Et il est indéniable que ces deux lascars s'entendent comme larrons en foire. Leur complicité est bien réelle. Même pour débiter des dialogues qui ne feront pas date. Et enfin Michèle Mercier, qui ne sera plus jamais Angélique et qui, comme dans beaucoup de ses films, se contente d'être très belle. Je passe sous silence l'apparition très exotique de Grégoire Aslan dont on se demande ce qu'il fout là. Bien qu'il ait le physique de l'emploi puisque Arménien. Il est venu en voisin. Et voilà que se découvre la magnifique Turquie ! Le chapeau de l'Asie, avec ses montagnes et, qu'elles soit Egée, Noire, Méditerranéenne, ses mers qui la cajolent … Et ce film n'est pas avare de ça. Le directeur de la photo, Kenneth Higgins sait nous épater choisissant formidablement ses cadrages sur les étendues gigantesques .

Un trio à tout casser, pas vraiment. Par contre, les batailles, elles, font rage dans ces décors superbes ! Et Peter Collinson insiste peut-être un peu trop sur ces batailles rangées. Aux dépends du duo Curtis/Bronson. Ca part un peu à vau-l'eau à un moment donné. Une chatte n'y retrouverait pas ses petits. C'est toute la différence entre le sérieux et l'à peu près de deux metteurs en scène dans leur travail. Alors, ces baroudeurs ? Poubelle ? La palme à Cannes ? Rien de tout celà . Un film à voir avec beaucoup d'indulgence, sachant ce que l'on regarde. Accepter le sous-remake, ne pas trop réfléchir au dessus de la moustache de Bronson et des gants de Dany Wilde, se laisser dorer par le beau soleil de la belle Turquie, et ça va le faire…Et puis le film est plein de belles couleurs ! Ces couleurs un peu écrues comme elles fleurissent habituellement dans les long métrages de cette époque. Une oeuvrette sympathique, c'est déjà pas mal. Et puis, quand on y pense, les films "sympathiques", aujourd'hui, ils ne courent pas les salles obscures. Ou ils sont tragiques et passionnants ou ils sont très cons. Alors, amicalement, merci les baroudeurs


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