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Une oeuvre monumentale


De vincentp, le 5 août 2016 à 10:26
Note du film : Chef-d'Oeuvre


SommarlekJeux d’été- (1951) est sans doute, sur un plan chronologique, le second chef d'oeuvre de Bergman après Till glädjeVers la joie- (1950). Bergman a établi sa réputation de cinéaste au cours des années 1950, enchaînant à mon avis au cours de cette période les chefs d’œuvre suivants : L’attente des femmes (1952), Monika (1953), Sourires d’une nuit d’été (1955), Les fraises sauvages (1957), Le visage (1958). Par la suite, seul Persona (1966) me semble rentrer dans cette catégorie. Jeux d’été est déjà le dixième long-métrage réalisé par Bergman. L’écriture cinématographique atteint des sommets évidents, ou le génie et la créativité du cinéaste explosent sous nos yeux émerveillés et impressionnés. Le scénario est particulièrement sophistiqué, croisant à la perfection différents épisodes de la vie de Marie (Maj-Britt Nilsson) situés à treize ans d’intervalle. La psychologie de ce personnage passe par les espoirs et rêves insouciants d’une adulte en devenir, à la découverte des drames de l’existence, pour terminer par une attitude médiane, positive, constructive, en partie résignée… Les dialogues, très élaborés, traitent de problèmes existentiels inhérents à chacun, en les plaçant à portée de spectateur.

Le corps social entourant ce personnage est décrit avec minutie et une acuité hors-norme. La mise en scène ne se contente pas d’aligner des champs – contre-champs. Très sophistiquée, elle multiplie les prouesses d’appareils, au service de l’histoire. Les ballets des danseuses étoiles, filmés avec une grâce infinie, placent le personnage principal au sein d’une orbite, qui évoque le déplacement de corps célestes dans le cosmos. Celui-ci est directement représenté par des images édéniques et paisibles de la nature estivale suédoise. Croisant ces aspects contemplatifs ou oniriques, les corps des personnages, très expressifs, véhiculent une dimension dramatique (ainsi la représentation de la séquence liée à l’accident). Bergman a employé nombre d’actrices très performantes au cours de sa carrière mais Nilsson se situe au firmament de l’interprétation féminine : sans effet appuyé, elle apporte fines nuances et profondeur certaine à son personnage. La musique, les effets sonores, sont à citer en exemple : discrets, parfois appuyés, ils renforcent et modulent tel ou tel aspect dramatique du récit : les ballets précédemment évoqués concluent en musique cette histoire sur une touche extatique très émouvante.


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