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Balasko chez Houellebecq !


De fretyl, le 9 décembre 2010 à 12:09
Note du film : 0/6

On voit des nanars, mais rarement comme celui là.

Tous les comédiens sans exceptions, tous, sont calamiteux. Balasko, Huppert, Chopel… Même Carmet en pharmacien déjanté est plus lugubre que drôle, quant à Coluche il ne fait que de la figuration.

C'est grossier, souvent malsain, bête, ça se veut féroce et satirique, ça n'est que répugnant de bout en bout.

Une comédie année 80 piteuse dans la lignée de P.R.O.F.S. et des Frères Pétard.

NUL !


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De gilou40, le 11 mars 2010 à 17:10
Note du film : 3/6

"-On peut habiter le monde sans le comprendre, il suffit de pouvoir en obtenir de la nourriture, des caresses et de l'amour. Et si je n'ai pas compris l'amour, à quoi me sert d'avoir compris le reste ?-" Michel Houellebecq, "Plateforme"

Dans un cadre cher à Houellebecq, plein de cette médiocrité "frontière" avec le reste du monde, Anita, Josiane Balasko ne rêve même plus d'une vie meilleure. Les tags qui ornent les murs de son Hlm sont aussi disgracieux que les reproches des commerçants qui attendent, encore et toujours, les quelques sous qu'elle leurs doit. Et les cris regorgeants d'alcool qui peuplent les couloirs désespérés de sa Tour infernale, ont peine à étouffer les tams-tams de ses voisins "différents", parqués avec elle…

Et c'est déjà, en 1985, le regard glacé de Jacques Audiard qui scénarise cette misère. LA Balasko réalise. Et ce sera la première fois. Très clairement, Jean-loup Hubert et sa La Smala, tournée l'année précédente, a eu un impact sur elle. Même environnement sans espoir, même grisaille des murs et des coeurs. Même brouillard général, un café et l'addition ! Mais elle va pousser un plus loin la détresse…

"-On peut habiter le monde sans le comprendre….. Et si je n'ai pas compris l'amour, à quoi me sert d'avoir compris le reste ?-" Et pour en obtenir de la nourriture, de ce monde de migraine, Anita prodigue des caresses très ciblées à l'épicier qui, si il est satisfait, lui fera cadeau d'une bouteille de gaz. C'est bien tout ce qu'elle sait de l'Amour….Autant en finir. Cette dernière bouteille de gaz, issue d'une ultime fellation désabusée, sera un billet pour son premier et dernier voyage.

Mais dans ces Hlm, les malheurs sont voisins. Une si mince cloison sépare ses vies délavées d'espoir, qu'il nous semble qu'un immeuble n'est qu'un immense malheur morcelé en cubes avec eau courante.. Et c'était sans compter sur sa jolie voisine, Rose-Marie, Isabelle Huppert qui vient de tuer son CRS de mari, alcoolique comme il est interdit de le dire dans un tribunal ! Elle trouvera refuge chez sa gazée de voisine, la priant de lui prêtait main forte dans sa cavale. Et quitte à voyager….

Alors va commencer un road-movie, une espèce de Thelma et Louise au rabais. En cours de route, elles feront la connaissance de Rico, excellent et regretté Farid Chopel qui s'est évadé de prison.

Josiane Balasko a choisit le rythme effréné. Fuir, mais vite. Très vite ! Sans aucun temps mort, elle nous embarque dans une aventure qui passera par un viol, le souvenir tenace d'un enfant mort, le saccage en règle d'une maison, des vols, un peu de prostitution (parce que ca va quand même plus vite), braquages et blessures en tous genres et autres camps de fortune sous des cartons providentiels. Apparaitront Jean Carmet, pharmacien soupconneux mais soignant, Coluche, en tenancier de peep-Show, et Howard Vernon (était ce là son dernier film ?) en très vieux médecin paralysé, soigné et "gardé" par une Dominique Lavanant toute en jovialité. Tout finira bien, parce qu'une fuite éperdue comme la leur n'a de fin heureuse que si elle ne s'arrête jamais….

Soyons honnête, on ne peut pas invoquer, pour ce coup d'essai, le coup de maitre. Mais Balasko a su rendre au plus juste le désespoir galopant sous les sourires de mise. Et si tour de force il y a, il est là. On sourit, on s'émeut, on est solidaire. Même si on a cette impression que les personnages, après mille douches prises, ne se débarrasseront jamais de leurs grisailles, on est avec eux, pour eux, de bout en bout ! On voudrait tellement leurs offrir du bleu, plein de bleu, à ces bougres là. Histoire de leurs faire oublier les leurs…


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