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De vincentp, le 28 décembre 2011 à 23:03
Note du film : 5/6

4,8/6. Sur fonds de conflits sociaux, l'histoire d'un mineur (Richard Harris) du nord de l'Angleterre qui devient la vedette locale d'un club de rugby. Une œuvre référence du "free cinema" anglais du début des années 1960, mouvement cinématographique engagé en faveur des classes défavorisées (Lindsay Anderson et Tony Richardson furent les figures de proue de ce mouvement).

Le sujet est bien traité (évitant clichés et larmoiements, et jugements à l'emporte-pièce). Une habile mise en scène, utilisant flashbacks, représentations imaginées (ou semblant l'être, on ne sait pas toujours) de la vie du personnage principal. Le cadre social autour des protagonistes de cette histoire est parfaitement planté : d'un côté, les demeures bourgeoises et de l'autre les cités ouvrières. Les classes moyennes semblent absentes (seul le vieil homme semble faire la transition entre ces deux mondes, mais avec difficulté). Tout le monde se retrouve pourtant au stade, pour suivre les matchs de rugby, lesquels reproduisent les clivages sociaux (le responsable de la mine -ou de l'usine- est le propriétaire du club).

Relevons une très belle photographie en noir et blanc de Denys N. Coop (Bunny Lake a disparu, L'étrangleur de Rillington place), alliés à une gestion optimale de différents types de plans par le metteur en scène Lindsay Anderson, alternant plans d'ensemble, plans moyens, gros plans pour suivre notamment les nombreuses scènes en mouvement rapide. Les rapports psychologiques et les relations humaines entre les différents personnages sont d'autre part abordés sous un angle intéressant : on comprend que le corps social répond à la même logique qu'une équipe de rugby. Il est nécessaire d'y agglomérer des compétences diverses et complémentaires pour que le collectif fonctionne parfaitement. Ce récit incite à changer quelques règles de jeu, politiques et sociales, pour y arriver.

Le prix d'un homme a d'autre part la lumineuse idée de sortir du cadre social initial pour cerner globalement ce qui est constitutif de l'être humain : une aspiration à être reconnu socialement, et sur un plan affectif. De très belles séquences sur ce sujet, notamment quand Richard Harris imagine (?) sa vie de famille avec les deux enfants de sa logeuse, au bord de la rivière. La bonne politique semble être d'accompagner ces aspirations légitimes par un cadre approprié…


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