Voilà un film que l'on pourrait qualifier, à l'évidence, de chef-d’œuvre, ou qu'il serait au contraire facile de rejeter totalement . Et pourtant je navigue entre les deux, je reste assez perplexe et partagé. Oui je dois avouer que je n'ai pas été complètement et immédiatement porté par sa beauté magistrale, son intimité angoissante, sa fragilité obsédante.
Mais j'imagine qu'une seconde vision du film pourrait permettre de dissiper quelques interrogations et de vagues moments d'ennui qui ne pourraient être en réalité que subjugation et fascination.
Ce film est l'antithèse du film catastrophe à l'américaine. Un seul point commun : l'apocalypse. Mais ici, pas d'effets spéciaux, pas de rocambolesques et vaines scènes d'actions, pas de coûteuses explosions en tout genre.
Il y a une sorte de pudeur dans la manière de filmer de Lars Von Trier que c'en est profondément touchant. La caméra bouge en permanence, elle est sur l'épaule, très proche des acteurs, ce qui renforce le sentiment de proximité, d'intimité. L'apocalypse est ici vécue seule par quelques personnes, isolées du reste du monde, dans un décor de rêve, une sorte de paradis terrestre, sans qu'on ne connaisse rien de l'extérieur, cette ambiance d'extrême solitude plonge le spectateur dans une terrible et croissante angoisse : la peur de la fin, du néant, du vide absolu annoncé par cette météorite, Melancholia, qui revient dévaster implacablement la Terre. J'avoue avoir été en empathie avec Claire, devant ses terribles angoisses la fin approchant.
J'ai cru revoir Festen, surtout lors de la première partie du film consacré au mariage de Justine. Aussi bien dans la manière de filmer, caméra à l'épaule, qu'à propos du sujet traité : une fête de famille, qui vire au cauchemar, à la catastrophe si je puis dire, comme si cet événement annonçait la triste fin qui s'ensuit.
Il y aurait énormément à dire sur ce film, et certains contributeurs du forum ont déjà été très intéressants à lire.
Mais voilà, je leur ferais part de ma plus grosse interrogation : quel est le lien entre la première partie et la seconde ? J'ai presque l'impression d'avoir vu deux films différents, même si je sais que tout ce qui est vécu et montré lors du mariage annonce les événements futurs, ou plutôt permettent de mieux leur donner un sens, mais rien n'y fait et je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas complètement adhéré à ce séquençage du film.
Cet avis me surprend mais à moitié, car Impétueux aime certaines œuvres assez sordides comme celle de Zulawski, et donc le traitement infligé à ce présent film par Lars von Tier.
Le mariage raté est un monument d'ennui par exemple, et cette oeuvre un sommet neurasthénique. Mais soyons positif. Lars von Trier a essayé de produire quelque chose de non conventionnel et il a visiblement trouvé quelques adeptes. Tant mieux !
Le cinéma scandinave n'est effectivement pas exempt d'une certaine lourdeur, ou d'un certain rigorisme. Permettez-moi de préférer le soleil de l'été scandinave et l'enthousiasme de la jeunesse de L'attente des femmes ou la partie ensoleillée de Monika.
Page générée en 0.0031 s. - 6 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter