Et vous "Fauvert", à quand votre prochain message ?

Delphine Gleize m'avait beaucoup impressionné dans deux court métrages que j'avais trouvé parfaits : Sale Battars et «Un château en Espagne» avec Lucia Sanchez. J'attendais donc ce Carnages avec beaucoup d'espoir. Mais j'ai été un peu déçu. L'intrigue tourne autour de l'influence qu'exerce un taureau. Les différents acquéreurs de ce taureau, du toréador, à ceux qui l'auront dans leur assiette voient leur vie se dérégler du fait de cette présence. L'idée en soi était bonne. Mais Robert Bresson ne l'avait-il pas traité avec une maestria inégalable dans Au hasard Balthazar?

Alors pour apprécié ce Carnages il reste les actrices : Chiara Mastroianni et Lio sont décevantes. Lucia Sanchez sort très bien son épingle du jeu avec une institutrice loufoque,que l'espace insuffisant du scénario ne lui laisse pas développer. Si vous voulez voir cette actrice dans un rôle à sa mesure, allez voir Cache-cache d'Yves Caumon.

Delphine Gleize avant de réaliser ce long métrage avait réussi des court métrages tout à fait convaincant, notamment Un château en Espagne et Sales Battars. Dans ses deux films on sentait poindre un univers à forte potentialité qu'on avait bien envie de voir développer. C'est chose faite avec Carnages : une oeuvre tout à fait attachante. Après avoir été le héros d'une corrida sanglante, un taureau continue après sa mort à semer partout carnage et désolation… Delphine Gleize joue ici astucieusement de la polysémie possible du mot Carnages : à la fois massacre, mais aussi ce qui est du domaine de la viande, de la carne… On assiste donc à une histoire loufoque servie par des comédiens de talents : Lucia Sanchez (à qui Delphine Gleize avait confier le rôle principal d'Un château en Espagne), mais aussi Lio, Jacques Gamblin, Chiara Mastroianni et Angela Molina qui jouait le double de Carole Bouquet dans Cet obscur objet du désir.

On y retrouve dans Carnages l'univers original qui fascinait dans Sale battars.

Une oeuvre attachante d'une jeune réalisatrice de talent qui mérite d'être défendue. A quand son prochain long métrage?