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Pour le Catherine Spaak show... et 2 récits sur 3


De Arca1943, le 28 octobre 2009 à 02:30
Note du film : 3/6

Ces Trois nuits d'amour font partie d'un lot de sept films que j'ai reçus pour mon anniversaire (en août dernier) qui ont la caractéristique d'être des films italiens munis soit d'une version française ou de sous-titres français, mais qu'on ne trouve pas en France : seulement en Italie. Bref, c'est une rareté, à plus forte raison pour le Nord-Américain que je suis, rareté que j'ai dénichée à la sueur de mon front en écumant pendant des soirées entières l'excellente librairie en ligne italienne IBS.IT.

Et bien qu'elle ne soit bonne qu'aux deux tiers, je suis extrêmement heureux d'avoir mis la main sur cette comédie à l'italienne de 1964 !

Icône tendrement sexy et délurée d'une jeunesse italienne en pleine mutation à l'aube des années 60 – voir ses personnages des Adolescentes, du Fanfaron ou de l'introuvable Elle est terrible – revoici Catherine Spaak dans un film-véhicule en trois épisodes où la belle est tour à tour la veuve américaine éplorée d'un riche monsieur sicilien, une grave accidentée de la route coincée dans un austère monastère et l'épouse adolescente d'un homme complexé de deux fois son âge.

Si les deux premiers récits, réalisés respectivement par Renato Castellani et Luigi Comencini, sont fort divertissants et caustiques, le troisième, signé par Franco Rossi (Smog) ne va hélas nulle part. En revanche, la jeune Catherine est au sommet de son art et s'amuse visiblement à jouer cette trop courte galerie de jeunes monstresses : plaisir ma foi communicatif.

Mais film véhicule ou pas, une comédie à l'italienne est une comédie à l'italienne, et donc elle ne reste pas sans cible. Le premier sketch, La Veuve, est une mise en boîte antimafia où l'on voit une jeune américaine débarquer en Sicile pour les funérailles de son mari – qu'elle a connu une semaine à peine – éveillant sur sa route une chaîne fatale de concupiscence à la sicilienne. Les déjà vétérans Renato Salvatori et Tiberio Murgia sont de la partie, ce qui ne gâche rien. Le second sketch, Fatebenefratelli, est une confrontation de mentalités dissemblables : un jeune moine franciscain hypersensible au visage d'ange (John Philip Law) se retrouve infirmier attitré d'une jeune fille matérialiste au possible qui depuis l'âge de quinze ans s'est faite vivre par une série de sugar daddies. Elle s'est cassé les deux bras et une jambe au volant de son bolide lancé à tombeau ouvert. Le retournement final est aussi logique qu'inattendu : occasion de se souvenir que Luigi Comencini est un maître du genre.

Enfin, que dire du dernier sketch, sans réelle intrigue, et plombé par la tentative peu concluante de l'acteur Enrico Maria Salerno de créer un personnage à la Ugo Tognazzi ? Désolé, mais ça ne lui va pas, sa composition sent trop l'effort pour qu'on s'amuse. Sa partenaire en revanche s'en donne à coeur joie dans le genre ado sixties, puisque le titre en est La Femme enfant.

En somme : comédie à l'italienne mineure, au service de sa jeune star, mais qui sait décocher des flèches et – dans deux cas sur trois – conduire un récit et trousser de croquants tableaux de moeurs. À travers la persona d'insouciante excentrique de la jeune Spaak, l'esprit de l'époque se manifeste à l'occasion : spectacle vivant et bien agréable.


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