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De Steve Mcqueen, le 12 janvier 2012 à 16:40
Note du film : 5/6

Deuxième polar français vu au cinéma en l'espace de 5 jours…et deuxième excellente surprise ! Christophe Ruggia, après l'oppressant Les Diables et le Gône du Chabaa réalise un polar simple et direct, d'une efficacité totale, qui fait un bien fou dans un paysage cinématographique français trop souvent tiraillé entre les comédies franchouillardes de Franck Dubosc et les drames métaphysico-philosophico-poûet-poûet culminant dans une dispute de couple où le mari se fait engueuler parcequ' il a mis du gruyère au lieu de parmesan dans les pâtes.

Le film, qui raconte le casse raté d'un ouvrier de sa propre usine et ses conséquences, n'est jamais manichéen ni simpliste. Ici le message social défendu prend les atours d'un polar sombre et âpre. Délocalisation d'usine, détournement d'argent, situation précaire : Ruggia effleure du doigt une réalité qui fait mal sans didactisme ni démonstration scolaire.

Il y a un sentiment de mélancolie diffuse dans le film, tels les très beaux plans montrant Yvan Attal seul face à la mer, où accoudé torse nu à sa fenêtre dans une chambre d'hôtel miteuse, un immense tatouage dédié à la femme qui lui a brisé le coeur tatoué dans le dos…

L'interprétaion du trio de tête est remarquable : le stackhanoviste de la pellicule Clovis Cornillac est d'une intense sobriété, et Mathilde Seigner se sort bien d'un rôle ingrat (l'épouse aimante qui soutient son mari envers et contre tout). Mais c'est Yvan Attal qui impressionne dans un contre-emploi total. J'avais de lui jusqu'alors l'impression – sans doute injuste – d'un acteur-réalisateur narcissique, se filmant lui et sa compagne dans des comédies romantiques nombrilistes. Dans le rôle de Max, meilleur ami de Cornillac il crève littéralement l'écran, entre coup de blues et coups de tête, la clope au bec et la Heineken à la main.

Hormis quelques scories loin d'être dommageables ( un invraisemblance au début, quelques facilités dans le déroulement de l'intrigue), Dans la Tourmente est un remarquable polar social comme on aimerait en voir plus souvent dans l'Hexagone.

PS : La séquence du braquage de l'usine, après une demi-heure de film à peine, est un modèle de suspense, de tension et d'intensité.


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