Un des premiers films de Kurosawa à réserver aux cinéphiles chevronnés… Car malheureusement ce film est un raté de jeunesse ! Trop long, confus, s'éparpillant dans toutes les directions. Il faut beaucoup de courage au spectateur pour tenir jusqu'au bout. Mieux vaut donc pour une fois ne pas proposer de réédition !

Mais néanmoins ce trop-long métrage présente plusieurs centres d'intérêts : ainsi Setsuko Hara (*) par moments impressionnante dans son travail de composition dramatique. Sont présentes également les briques disséminées de l'oeuvre à venir de Kurosawa : un message humaniste sous-jacent, un sujet lié au cadre social et politique de l'époque de réalisation, des images ou séquences magnifiques. Par moments, l'auteur frôle même le sublime : ainsi la séquence initiale, pleine de poésie et de tendresse vis à vis des personnages. Mais on sent aussi que Kurosawa fait preuve de retenue, et n'ose pas aller jusqu'au bout de ses idées, peut-être pour se conformer à des canons artistiques et commerciaux (aujourd'hui démodés) de son époque. Ou bien se conforme-t-il tout simplement aux directives peu inspirées de sa hiérarchie. Voir à ce sujet le rôle du "comité de relecture" explicité dans la page de présentation du film…

(*) toujours en vie et âgée de 88 ans en 2008…