Revu dix ans plus tard avec l'édition blu-ray qui vient d'être publiée par Wild Side. Le souvenir d'un excellent film, mais mon impression de ce soir est bien plus favorable. C'est une d'oeuvre sans défaut, époustouflante, moderne, innovante à l'extrême par sa construction (le personnage principal interprété par Toshiro Mifune prononce par exemple sa première réplique à la 33° minute, bien après avoir été présenté par les invités de la cérémonie de mariage). Commenter ce film revient sans doute à commenter un ticket gagnant à Euromillions ou à enfoncer des portes ouvertes. Exercice délicat. Je citerai simplement l'emploi de la musique -très présente et très variée, opérant un mixte entre la culture nippone et la culture occidentale- pour porter les personnages, gérer les pensées des spectateurs…
Une oeuvre qui avec une poignée d'autres commentées récemment dans ces colonnes, place évidemment Kurosawa dans la liste restreinte des candidats au titre du meilleur cinéaste de l'histoire du cinéma. Certains citent néanmoins Hitchcock, Fritz Lang, Mizoguchi, Ozu, Ford, ou Chaplin… Difficile de trancher. Les dix meilleurs films de Kurosawa ont tous été tournés (de mon point de vue) de 1949 (Chien enragé) à 1965 (Barberousse) avec Mifune, aussi à l'aise dans la peau d'un samouraï, que d'un policier, médecin, etc… Lui aussi peut concourir dans la catégorie du meilleur acteur de l'histoire. Il y a un côté démonstratif d'interprétation (sobre et élégante) et de mise en scène (puissante et facile) dans Les salauds dorment en paix (1960) qu'il faut évidemment redécouvrir en urgence via l'édition contemporaine de Wild Side.
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