Mais c’est tout de même un prédateur ; un prédateur froid, si l’on veut, qui envoie des recruteurs à la recherche de jeunes hommes qui peuvent lui plaire ; c’est ainsi que le jeune Scott Thorson, alors assez médiocre dresseur de chiens, est remarqué dans un bar gay par un séide de Liberace qui le présente ensuite au patron qui souhaite évincer le favori du moment. Difficile ensuite de renoncer au luxe, à la vie facile, aux villas confortables et aux piscines ensoleillées.
Mais comment lutter contre l’inéluctable ? Cary (Boyd Holbrook) s’apprête à prendre la place de Scott comme Scott a pris jadis la place de Billy (Cheyenne Jackson) ; est-ce une consolation d’apprendre de la bouche de Liberace, squelette mourant du sida, qu’il a été le préféré ? Va savoir ! Le monde est une aventure.
Sans être éblouissant de bout en bout "Ma vie avec Liberace" restitue loyalement les assaisonnements loufoques, narcissiques et fantasques d'un concept festif immature, dépensier et infidèle emmailloté dans de la lumière vive.
De la paillette relaxante sauvegardant une inconsistance ayant besoin de se rassurer en permanence, dans de grandes pièces magnifiquement éclairées, saturées de toiles et de bibelots pharaoniques.
Ce qui brille apaise, tout en encourageant certaines confidences sur quelques dysfonctionnements du passé, menant une réplique du citoyen Kane vers une finalité non forcément désirée mais assumée dans tous ses excès.
On se détruit paradoxalement en trainant ses manques dans un abouti dissimulant secrètement le regret de ne pas être soi même.
Constamment sous l'emprise du chien de race, de la fourrure, du bijou, de la perruque, du visage refait et de la voiture de luxe dont on devine parfaitement la temporalité éphémère.
Le tout pour se dissoudre alité et amaigri, privé de toutes extravagances dans des remords divulguant enfin un véritable langage.
L'amour en hommes, dans un opus sensible, sans jamais être dérangeant, où il faut toucher le fond pour s'apercevoir que le ressenti n'a nullement besoin d'artifices pour se dévoiler.
Il suffit de s'aimer tout simplement et de le proclamer dans le vide absolu.
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