5,5/6. Werner Herzog se rend en 2006 sur la base McMurdo en Antartique -1000 personnes y vivent durant l'été austral-, puis se promène avec sa caméra sur le continent à la rencontre des hommes et des animaux qui y vivent dans des conditions extrèmes. Herzog y décrit des formes de vie étonnantes, et des modes de pensées peu communs. Trait caractéristique de ce documentaire (comme pour les autres documentaires de son auteur semble-t-il -1- ) : Werner Herzog brode, un peu, parfois beaucoup, avec humour ou non, transformant par moments -quand ça l'arrange- des actes du quotidien en phénomènes de la nature extraordinaire (provoquant les rires des spectateurs, pas dupes). Les scientifiques qu'il croise dans leurs activités quotidiennes deviennent parfois à leur insu des acteurs héroïques.

Ce documentaire est intéressant par le sujet (mi-aventure humaine, mi documentaire scientifique) mais c'est aussi un tour de force cinématographique, car le récit est captivant, sans une seconde de trop, superbement mis en scène, nous rendant proche de ces personnages du réel, et les images sont magnifiques. Les exagérations de Herzog passent finalement assez bien, car le cinéaste rend le spectateur complice de celles-ci. Encounters at the End of the World, inédit en salles en France, trouverait pourtant un public dans les auditoriums culturels des grandes villes françaises.

1- Le récent dossier de Positif consacré à Herzog explique comment dans le docu. "les cloches des profondeurs" des russes couchés sur la glace et censés apercevoir une ville enfouie ne sont en fait que des ivrognes endormis…