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Humour et poésie


De verdun, le 4 septembre 2012 à 20:32
Note du film : 4/6

Je donnerai la même note que Vincentp pour mon premier visionnage d'un film de ce cinéaste "culte".

De toute évidence on a un curieux mélange. Dans un premier temps, le spectateur pourra se croire dans une comédie populaire à la Zidi ou à la Patrice Leconte eu égard à la situation comique de départ avec des acteurs comme Luis Rego et Bernard Menez. Ce dernier prouve ici qu'il mérite une réhabilitation: sa filmographie comporte plus de bons films que de nanars (en tous cas rien à voir avec un Darry Cowl, un Galabru ou un Jean Lefebvre. Peut-être son image d'acteur de nanard vient-elle surtout de son succès discographique gag "Jolie Poupée". En tous cas le film se moque avec talent de ce dernier quand le personnage de contrôleur sncf que joue Menez dans le film se voit déjà en vedette du music-hall.

Puis le film prend des détours inattendus:le jeu des acteurs crée un curieux décalage,notamment la prestation survoltée d'Yves Afonso, et surtout certaines séquences comme celles de la samba sont étirées à l'extrême. Ces derniers aspects peuvent laisser certains spectateurs sur le bord de la route, accablés par un sentiment d'ennui et de manque de rythme alors qu'ils attendaient une comédie aussi rapide que le train dans lequel se déroulent les vingt premières minutes.

Pour ma part, j'ai bien apprécié ce pur cinéma d'auteur se basant sur des éléments populaires. Comme le dit Vincentp, c'est un cinéma qui n'est pas formaté et ce n'est pas son moindre charme. C'est un grand film sur la difficulté qu'ont divers personnes venues d'univers radicalement opposés à se faire comprendre. L'humanité du film a emporté mon adhésion ainsi que l'ambiance de vacances au bord de la mer, visiblement fréquente chez Rozier. A ce titre les dernières séquences sont formidables.


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De vincentp, le 14 août 2009 à 09:23
Note du film : 4/6

Bon diou d'bon diou

4,5/6. Œuvre étonnante et parfois déroutante (1) de Jacques Rozier -prix Jean Vigo en 1986-, contant la rencontre improbable entre une avocate, un marin-pêcheur, deux contrôleurs SNCF, une danseuse brésilienne et son imprésario sur l'ile d'Yeu. Beaucoup d'humour, des performances d'acteur avec un Yves Afonso survolté dans le rôle de Marcel Petitgas, le français d'en bas, à l'élocution du cru, imagée au possible. Les péripéties du récit sont cloche-merle et correspondent à ce que l'on peut rencontrer quand on se déplace dans nos belles régions, dans un train SNCF, ou dans un tribunal (le procès de Petitgas sonne authentique). Derrière les anecdotes, le portrait de la France éternelle, de ses figures emblématiques… Parfois peu d'éducation, un français approximatif, mais du coeur, et une solidarité de corps.

Le récit est construit à partir de plans-séquences très imaginatifs et élaborés, suscitant une surprise permanente. Embarquant dans la 2 CV, de nuit, le spectateur fait corps avec les personnages, et vit avec eux leur découverte du quotidien.

L'archétype du film non formaté, ne suivant aucune convention. La fin du film est particulièrement surprenante, balayant les conventions narratives habituelles. Elle montre la part de mystère et d'absurde liée à l'existence.

On remarque au passage, de façon également un peu surprenante, des ressemblances entre les danses folkloriques de l'ile d'Yeu et celles des Cajuns, mises en images et en son dans Southern Comfort.

(1) le bibliothécaire qui a enregistré le retour de ce film m'a dit ne pas être allé jusqu'au bout…


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