Après de longues années de films ratés ou simplement inintéressants, Demme se lance dans le film "vérité", semi-improvisé. Bien sûr, Festen est déjà passé par là, et le réalisateur semble avoir quelques trains de retard, car cette façon de filmer "sauvage" a été testée par Woody Allen il y a déjà longtemps, mais Rachel se marie ne ressemble à aucun des autres films de Demme, et parvient à émouvoir.

Anne Hathaway surtout, est exceptionnelle en ex-junkie égotique, capricieuse, traumatisée, aussi exaspérante que bouleversante. Rosemarie DeWitt et Debra Winger se ressemblent étrangement en mère et fille, et composent des personnages complexes, loin de tout schématisme. Dommage donc, que Demme se laisse complaisamment aller à des digressions pénibles, comme ces interminables "sessions" musicales pendant la fête de mariage, qu'il pousse jusqu'à l'endormissement. Ce qui est sympathique dans Rachel se marie, c'est l'antiracisme actif du propos : Rachel épouse un jeune homme noir, et ce n'est jamais mentionné dans le dialogue, pas une fois.

Ce n'est pas avec ce film, que Demme fera oublier Le silence des agneaux, mais il parvient en tout cas à s'extirper de sa désespérante spirale de navets et d'échecs.

PS : On reconnaît ce vieux Roger Corman, parmi les invités de la noce, brandissant une caméra.