Requiem pour un massacre (1985) d'Elem Klimov, disponible en dvd, est le grand classique consacré à ce sujet : l'extermination des biélorusses (pas seulement les juifs) par les nazis, qui les considéraient comme des sous-hommes, et qui voulaient s'approprier leurs terres.
Le documentaire de référence de Arte, Apocalypse, relatant la poussée de l'armée rouge vers Berlin en 1945, relate la stupéfaction des soldats russes, découvrant le caractère propre et ordonné de l'Allemagne de l'époque (notamment les routes en bon état), ne comprenant pas pourquoi l'armée allemande avait décidé d'envahir le territoire soviétique, très pauvre à comparer.
Le réalisateur Edward Zwick filme le récit avec une certaine efficacité, bien aidé en cela par une excellente distribution. Tuvia Bielski, l'aîné et le chef du groupe est interprété par Daniel Craig, moins marmoréen et figé que dans les James Bond inutiles qu'il joue. Son frère Gus (Liev Schreiber) est excellent dans la brutalité furieuse ; on reconnaît moins les autres protagonistes mais le casting a su choisir avec finesse des visages épuisés, accablés, révoltés par l'injustice qui leur est faite, par cette vie de malheureux traqués dans la forêt où la neige s'est établie, où la faim est une préoccupation continue.
On n'adhère pas tout à fait, néanmoins ; c'est un peu long (2h17) et les épisodes sont un peu répétitifs ; le rythme n'est pas soutenu et haletant, comme il aurait dû être. Il y a bien sûr de très forts morceaux de bravoure, notamment la fuite du groupe , devant une attaque allemande, le jour de Pessa'h, la Pâque juive et une sorte de passage de la mer Rouge dans des marécages au moment où tous sont presque découragés. Il faut aussi, pour bien suivre, posséder une connaissance minimale de la conjoncture, savoir que la Biélorussie a été partagée en deux avant la guerre, que l'invasion allemande de juin 1941 a rebattu les cartes, comprendre d'emblée que, sur le territoire des Bielski combattent aussi des partisans soviétiques commandé par le général Viktor Panchenko (Ravil Isyanov), à la fois alliés et concurrents des Juifs…Mais sur un épisode peu connu de la grande tapisserie de la Deuxième guerre, c'est bien intéressant.
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