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L'absence du Pacha..


De Tamatoa, le 23 septembre 2013 à 01:17
Note du film : 4/6

Quel dommage ! Ce très bon film souffre de deux énormes défauts : D'abord son titre, Rafles sur la ville est un libellé inadapté.Du rififi chez les hommes ou Peur sur la ville collaient beaucoup mieux et plus en rapport avec le film. On a l'impression que le mot "Rafle" est là pour ameuter le chaland alors que l'on parle de toutes autres choses. Et puis, et surtout : L'absence de Gabin ! Parce qu'autant Charles Vanel le vieux truand est parfaitement à sa place, autant le commissaire Michel Piccoli, trop jeune, est transparent ! Interchangeable avec tous les jeunes premiers de l'époque. Où était donc Gabin ? Le Gabin de Razzia sur la chnouf, de Maigret tend un piège. Parce qu'il ne manquait plus que lui pour que ce film soit une complète reussite. Et la réflexion se pose tout le long du film : "- Ah ! Si c'était Gabin  !-"

Pour le reste, Pierre Chenal nous concocte ici un excellent polar. Perturbé par la contre performance de Piccoli et c'est grand dommage. C'est pourtant un film bien construit, rondement mené. Bien centré sur la personnalité des gendarmes et des voleurs. Avec de très bonnes scènes qui, génialement filmées, nous prennent et gagnent grandement notre estime. Il faut dire que Pierre Chenal n'est pas le premier venu dans le genre. Il nous a offert Le dernier tournant dont j'ai eu l'honneur de vous entretenir et le très excellent L'Alibi. C'est carré, offert sans papier cadeau cachant la misère d'une demi-réussite. C'est du bon. Avec un air de déjà vu peut-être, mais du bon. On pense à Touchez pas au grisbi, à Le rouge est mis à Compartiment tueurs où, soit dit en passant, Piccoli était autrement plus performant. Pourtant bien entouré par un Mouloudji lâche et veule que, pour une fois, on fait chanter, un Jean Brochard pile/poil dans le rôle de directeur de la PJ, une Bella Darvi belle à damner un saint, le futur acteur fétiche de Claude Sautet ne tient pas la route ! On est loin du flic sournois de Max et les ferrailleurs où il donnait la pleine mesure de son talent. Ici, il est une erreur de casting flagrante. Et là ou Vanel est chez lui, Piccoli passe en voisin qui aurait vu de la lumière… C'est bien sûr un avis très personnel mais Piccoli n'a pris de l'étoffe que sur le tard. Et je redis qu'il dessert ce film. Il joue à Zébulon, saute dans tous les coins, quand Gabin aurait promené son autorité massive sur les personnages pas très catholiques.

Les truands qui se balancent, les flics qui copinent avec les patrons de boites glauques, de la bonne musique de Jazz, les danseuses sexy qui en croquent, les poursuites dans un Paris tout de nuit vêtu, les flagrants délits avortés, les règlements de compte, tout y est ! Ce n'est pas un nanar de plus sur les acrobaties policières comme on en fabriquait des tonnes en ces années là. C'est du sérieux et du bien, très bien agencé. Et Pierre Chenal nous gratifie d'une fin formidable de suspense ! C'est vraiment bien vu. Même si Charles Vanel était à un âge où un rôle de Parrain lui aurait peut-être mieux convenu, plutôt que de jouer encore de la mitraillette à tout va, il reste quand même très bien dans la note. Non, il ne manquait rien.

Juste Gabin !


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