Votre message à propos de ce film, starlight, me rappelle le livre de Jean-Marie Gourio, Alice dans les livres.

A sa petite fille Alice, qui va mourir, un père raconte une histoire pour lui permettre de voyager encore  : Alice aux pays des merveilles. Chaque soir, sa fille Alice ne se lasse pas de l'apparition du Lapin blanc : "Brusquement, un Lapin blanc aux yeux roses passe en courant tout près d'elle." Il l'emmène là-bas chez l'autre Alice, qui ne connaît pas la souffrance. Les présentations se font : 'Je me prénomme Alice. Je suis à l'hôpital. Et je vais guérir". Lorsque dort Alice au pays des souffrances, Alice au pays des merveilles et le Lapin voyagent dans les livres, dans les rêves d'Alice sous morphine. (…)

Un soir, le père semble ne pas pouvoir quitter la chambre. "Je vais m'enfuir cette nuit, papa, c'est ça ?" "Oui." "Et, d'abord, sais-tu mourir ?", lui demande Alice au pays des merveilles. "Je sais lire et je sais compter." "Elle ne sait pas mourir !", dit le Lapin joyeusement"…

"Arte" vient de diffuser ce soir "La chambre du fils" de Nanni Moretti ; film qui a obtenu la Palme d'or à Cannes en 2001. Profondément troublé par l'histoire et le jeu très sobre des acteurs, je m'apprêtais à coucher sur le papier quelques réflexions, lorsque me vint à l'esprit le film franco-suisse de Christine Pascal "Le petit Prince a dit" ; film qui a obtenu le Prix Louis Delluc en 1992 et fut même nommé aux Césars 1993…

Je laisse donc à mes chers collègues le soin de commenter le premier, pour me consacrer au second ; en m'étonnant qu'aucun support DVD n'existe à ce jour… Personnellement j'ai pu enregistrer sur VHS "le Petit Prince" lors d'une diffusion sur l'une de nos chaînes nationales…

Sur un sujet qui aurait pu être larmoyant (fillette atteinte d'une tumeur cérébrale et ballottée entre ses deux parents divorcés), Christine Pascal a su retenir l'émotion juste… Qui aurait pu penser que des acteurs comme Richard Berry et Anémone puissent coller autant à leur personnage ?… Et pourtant tout est pur dans cette course insensée où le temps n'a plus d'importance puisqu'il se décline au "présent"… L'enlévement de l'enfant des mains des médecins par le père est un geste d'amour et de révolte… La fuite en avant sur les routes… "rouler pour rouler" avant que le but se dessine de plus en plus clairement : se retrouver en famille pour un temps incertain… recomposer le puzzle du bonheur à trois dans un endroit neutre et heureux… celui des vacances, dans une maisonnette enfouie en pleine nature…

Nous nous trouvons devant un parcours initiatique où les parents découvrent avec leur enfant des valeurs oubliées…

Il s'agit d'un beau et grand film et pour toutes ces raisons qui m'ont profondément troublé, j'estime qu'une sortie DVD serait la bienvenue.