Moins original et accrocheur que le premier film de Christopher Smith, le très malsain Creep, Severance est un brassage de plusieurs classiques du film d'horreur comme Evil dead, avec des oeuvres comme Délivrance (clin d'oeil du titre) et Battle royale. Le début fonctionne, grâce à un cast d'inconnus homogène, qui campent leur personnages en quelques plans, mais le film s'enlise un peu ensuite, par la faute de situations vues et revues cent fois, et par le fait qu'on voit trop clairement les tueurs. Ce qui est jouissif dans Severance, c'est que tous les personnages sont les employés d'une fabrique d'armes, et que leur mésaventure vient leur rappeler douloureusement à quoi servent exactement les joujous qu'ils créent et vendent à travers le monde. Une fois arrachés à leur bus climatisé, les marchands deviennent des proies à écorcher ou à brûler au lance-flammes. Hélas, le scénario n'est pas assez fouillé, pour tenir la durée minimale de 90 minutes, et le dernier tiers n'en finit pas de finir. Cela reste du cinéma de distraction mineur, mais pas prétentieux, et l'humour sadiquement distillé, est ce qu'il y a de meilleur dans Severance.