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Se débattant seul dans les entrailles du pays


De fretyl, le 28 mai 2021 à 21:46
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Lorsque l'on s'aventure dans un film à la réputation particulièrement sulfureuse, même en s'imaginant être le plus endurci de tous et que aucune image ou morale ne pourrons nous empêcher d'oublier que l'on est dans un film, on devrait être sûr d'avoir pris soin de se préparer émotionnellement… Comme je l'avais dit plus haut je connaissais dans les grandes lignes le thème abordé par Seul contre tous la vague histoire d'un bipolaire caractérisé, qui après une célèbre scène légèrement écœurante ou coincé dans un quotidien entre une compagne possessive qu'il a mis enceinte et une belle mère acariâtre va faire avorter (à sa façon…) le foetus, c'est à dire à coup de pieds et de poings puis prendre la fuite et partir gravement en toupie ! Si je connaissais la scène en question, comme j'ai déjà eu l'occasion de voir le viol de Monica Bellucci dans Irreversible, je n'avais hormis Love jamais porté un intérêt quelconque au cinéma de Gaspard Noé, pas plus que pour Seul contre tous qui est réputé comme une saloperie assumé. C'est sur un coup de tète qu'il y'a quelques semaines (curiosité malsaine ?) j'ai pris le temps de le regarder de A jusqu'à Z et d'en ressortir …

Bouleversé !

Il y'a de ces films qui ne font pas que choquer, que déranger mais qui au delà marque le spectateur au fer rouge ! J'ai ensuite vu Carne nous baigne dans la déprime d'une France profonde. Hors les deux films sont différents. Carne est une tragédie déprimante o possible alors que Seul contre tous baigne dans un espèce d'humour noir inquiétant et cruel.

En effet le film nous fait entrer dans la psychologie et biographie d'un boucher, d'un homme mis à cran, pessimiste, sans avenir, dépressif, qui se croit cerner par un complot policier et traine dans les bas fonds Parisiens livré à lui même, à ses relents racistes contre les Arabes, les portos, les Espingouins, les tronches d'handicapés qui ne s'attache à personne, qui n'a cessé d'être trahi, un homme en roue libre qui ne possède qu'une chose : un flingue chargé de trois balles ; donc de la possibilité d'abattre trois personnes, mais qui ? Un bourgeois ? Un homosexuel, un étranger… Un homme qui ère avec des idées suspectes, des comportements à risques, des jugements péremptoires !

L'emmerdant dans tout ca est que si le personnage magnifiquement interprété par Nahon ne devrait nous emmener que répugnance et colère, l'on s'attache vite au personnage dont la vie excellement rapporté par Impétueux est une de ses circonstances atténuantes.

Le boucher est colérique, raciste, violent mais aussi humain comme lorsqu'il réconforte une jeune interne de maison de retraite venant d'assister à la mort pour la première fois et honnéte refusant de tendre la main ou de finir en faisant la manche !

Un Français, un vrai mais aussi une victime et un humain avec ses doutes, ses affirmations sa grosse part de connerie mais aussi ses tares, sa tentation pour l'inceste, sa haine de tout ce qui l'entoure, la détestation qu'il semble se porter envers lui même et l'amour qu'il a porté sur sa fille de façon naturellement excessive…

Des moments de malaises, des répliques qui heurtent mais aussi des moments ou un rire jaune ne peut pas ne pas subvenir : l'expédition du boucher contre le bar à Arabes d'où il vient de se faire virer est ahurissant de sa stupidité satisfaite !

Comme peuvent être risibles ses pensées délirantes d'être président de la République de faire comme Robespierre et d'attaquer nucléairement l'Allemagne…

Quelques coups sont forts bien placés et le film est malin ! Après tout l'avortement légalisée pour les femmes n'est-elle pas une violence pour un homme ? Alors pourquoi l'homme ne pourrait-il pas avorter lui aussi ? A travers le boucher ce sont les idées de Noé qui submerge le film et dans cette psychanalyse ricanante ressorte des idées d'un politiquement incorrect absolu avec lesquelles on a du mal parfois à ne pas être d'accord !

La fin du film virant au gore et à au pire, lorsqu'arrive l'air des Canons de Pachelbel une lueur d'espoir viendra au spectateur, des larmes aussi devant un tel flot d'émotions mais ça ne sera que relatif alors qu'arrive le plus gros blasphème qu'il ne soit possible d'imaginer !

Ce film classé sous x en 1998 que Noé aura mis (quatre ans !) à tourner demeurera le témoignage le plus fort du cinéma des années 90 sur la décrépitude de la France du Fromage et du Camembert se transformant en France du sang et de l'antidépresseur pour tous !

En tout cas Noé y démontre un talent que je n'imaginais pas et Nahon d'une présence écrasante, malaisante hors norme. Un film à sensations fortes, à ne pas mettre entre toutes les mains, un des rares films qui aura réussi à m'atteindre à me faire verser quelques larmes et à me rendre malade pour une bonne semaine et dont il est peut être dur de se remettre !

Chef d'oeuvre de mauvais gout, chef d'oeuvre evident, fascinant !


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De fretyl, le 25 avril 2019 à 00:13
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Avez-vous dormi au pied du lit d'Émile Louis, pour connaître sa personnalité. Vous avez un aprioris manifeste concernant Nahon qui me semble la plus grosse saloperie jamais montré à l'écran comme Serrault dans Assassin(s) pouvait avoir une part un peu humaine.

Mon message posté fort par hasard m'emmène à un vieux souvenir ou après avoir visionné Le Juge et l'assassin au ciné club d'Alès, avec un ami de grande culture et ecclésiastique en présence de Galabru et surtout après un documentaire diffusé dans a semaine sur Émile Louis. Nous avions déjà pensé en regardant les images d'archives que Galabru aurait pu avoir ; la voix, le bagout, le physique, le culot pour jouer Émile Louis. Et si j'avais été réalisateur de ce film je aurais pu m'empêcher d'en faire compte tenu du ridicule de la situation judiciaire et médiatique une comédie, avec un fond dramatique, provocateur, bien sûr. Galabru en fin de carrière y aurait eu du génie, comme son Bouvier du Juge et l'assassin. Seulement voilà aurait-il accepter de jouer la saloperie la plus illustre de notre temps ce qui lui aurait valu une bonne série d'injures et d'agression. Le Serial Killer le plus abject de notre siècle était le plus émouvant, le plus drôle, le plus culotté mais le plus sanguinaire. Grand sujet… De comédie ?


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