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Très bon film d'aventures, mais loin de Goyokin


De Arca1943, le 21 octobre 2007 à 18:47
Note du film : 4/6

Je l'ai vu deux fois avec beaucoup de plaisir. J'oscille entre 4 et 5. Disons que c'est un gros 4. Bandit contre samouraïs est un film d'aventures et d'action, parsemé de scènes de combat époustouflantes, de coups de théâtre, de révélations mélodramatiques, de portes dérobées, mécanismes secrets, clés d'un fabuleux trésor… Ça nous raconte les exploits, dans la seconde moitié du 18ème siècle, d'une bande de cambrioleurs dirigée de main de maître par un chef aussi charismatique qu'insaisissable et des efforts entrepris pour mettre fin auxdits exploits par un corps d'élite de samouraïs-enquêteurs (qui sont en même temps pompiers, en tout cas d'après leur titre officiel : curieux…). Et bien entendu, on constate assez rapidement que le redoutable chef des bandits est un ex-samouraï. Dix ans plus tôt, il a servi de bouc émissaire dans une affaire de corruption et de fraude à grande échelle orchestrée par le seigneur de son domaine dans une tentative ratée pour briguer la succession du Shogun.

Ça me rappelle l'expression qu'utilise à quelques reprises Maurice Leblanc pour décrire les exploits d'Arsène Lupin : "Son combat contre la société…" Devenir un redoutable bandit, devenir l'ennemi public numéro un, c'est pour notre ex-samouraï injustement déchu une forme de revanche contre l'establishment des samouraïs. Quand le film commence, la bande planifie ce qui doit être son dernier coup : dérober la fortune d'un vieux et richissime marchand (magnifique interprétation de Tetsuro Tamba !) en l'amenant à épouser une jeune femme qui, en réalité, est membre de la bande. Mais bien sûr, l'ambitieuse opération ne va pas se dérouler comme prévu et les enquêteurs du Shogun sont d'une autre trempe qu'un quelconque magistrat de province.

Il ne manque pas grand-chose à ce bon film d'aventures pour être un grand film d'aventures. Seulement, les tiroirs de l'intrigue sont un peu trop nombreux; certaines révélations sont de trop, elles ont un caractère par trop feuilletonesque (qui me rappelle aussi Maurice Leblanc !). Quand on nous arrive à la dernière minute avec le fils du chef des bandits, j'avoue que ma coupe à saké est déjà pleine. C'est de trop; comme sont de trop quelques épisodes ici et là, qu'il aurait pourtant été facile de couper, de réduire… bref de sabrer. La durée du film – 2h30 – révèle peut-être le manque de synthèse d'un scénario qui ne va pas toujours à l'essentiel. D'où quelques petites chutes de rythme pendant lesquelles je regrettais un autre film du même Hideo Gosha, 3 samouraïs hors-la-loi, où tout est bouclé en 89 brillantes minutes.

Cela dit, c'est du grand spectacle, très, très divertissant. De toute évidence, ça ne vole pas à la même hauteur que le puissant Goyokin – y compris sur le plan de la photographie, sauf pendant les scènes nocturnes, très réussies – mais ça vaut évidemment la peine d'être vu. Et le clou du spectacle, c'est bien entendu de voir aller le grand Tatsuya Nakadai dans le rôle du héros éponyme : impérieux mais juste, voleur mais droit, quinquagénaire mais très, TRÈS en forme avec un sabre ! Il est vraiment étonnant, cet acteur aux dimensions shakespeariennes qui est à la fois le parfait héros d'action. La "scène du discours" par exemple, où le bandit réunit ses complices pour leur expliquer pourquoi leur prochain coup sera le dernier, est mémorable. Et quand il débarque en armure de combat, tout dégoulinant par un soir de pluie battante, dans cette assemblée de samouraïs qui n'osent même pas prononcer son nom… Brr ! Quel climax !

L'un dans l'autre, c'est du cinoche de très bonne qualité, trépidant et bondissant, farci de morceaux de bravoure, sans doute pas incontournable, maìs tout à fait regardable. Et ce qui ne gâche rien, le cadre historique est vraiment superbe, fourmillant de détails hauts en couleur.


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