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Chef -d'oeuvre


De Steve Mcqueen, le 26 mars 2015 à 16:30
Note du film : 6/6

La Nuit nous appartient semble marquer une évolution dans l’œuvre de James Gray, dans le sens où dans ses deux films précédents il s'attardait surtout sur les moments "en creux", sur les silences, s'abandonnant à une certaine contemplation à l'aide de plans fignolés comme des tableaux. La nuit nous appartient est au contraire une suite de séquences d'anthologie, de scènes d'action millimétrées et découpées au cordeau.

Dans cette histoire d'un jeune gérant de boîte de nuit (Joaquin Phoenix, encore et toujours) tiraillé entre son métier fait de trafics, de magouilles et sa famille de policiers (son frère interprété par Mark Whalberg et son père, incarné par l'éblouissant Robert Duvall), il fait monter la tension de main de maître, que ce soit lors de l'infiltration d'un laboratoire où l'on conditionne la drogue, séquence distillant un suspense à couper au couteau, lors d'une poursuite de voiture filmée presque intégralement de l'intérieur de l'habitacle, ou à l'occasion d'une chasse à l'homme à grande échelle dans un gigantesque champs de bambous.

Joaquin Phoenix, tourmenté, littéralement habité par son personnage, porte le film sur ses solides épaules, traduisant ses sentiments avec une palette d'émotion d'une grande subtilité. James Gray multiplie les gros plans sur son visage torturé par le dilemme entre l'amour passionnel pour Eva Mendès et l'amour filial et fraternel, entre son métier ambigu et son idée de la justice (ou ce qu'il croit être la justice). "Je t'aime très fort", déclare t-il à son frère à la toute fin du film, scellant ainsi sa rédemption, après un parcours chaotique et tragique (la mort de son père, la perte de la femme qu'il aime). Un film déchirant, où les sentiments des personnages sont mis à nu sous le regard à la fois acéré et pudique du cinéaste.

Et toujours ces personnages magnifiques en proie à leurs propres contradictions, tentant d'échapper à leur condition, se débattant avec eux-mêmes. Les protagonistes sont incapables d'exprimer leurs sentiments, souvent intenses et contradictoires et la tragédie rôde, insidieuse, silencieuse, évidente. Quand elle éclate, c'est tout un univers qui vole en éclats, fissuré par l'amour et la haine, intrinsèquement liés. Dans 50 ans je suis persuadé qu'on regardera toujours les films de Gray d'un œil émerveillé, pour guetter la tragédie qui guette sous la surface glacée des images, pour contempler ses acteurs qui croient jouir de leur libre-arbitre alors qu'ils ploient sous le joug du Destin, pour deviner une nouvelle émotion sur le visage impénétrable du magistral Joaquin Phoenix


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De Tietie007, le 4 janvier 2009 à 12:57
Note du film : 2/6

Séduit par la performance de Joaquin Phoenix, un peu déçu par les clichés véhiculés par le film. Famille, religion, loi, sont le triptyque sur lequel s'organise ce polar. Le fils ingrat qui file un mauvais coton, ira vers sa rédemption pour devenir un bon flic au service de la loi …Bref, un bon film de propagande sur les valeurs américaines !


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