Alan Parker a réalisé quatre ans après "Midnight Express", le film "Shoot the Moon" (l'usure du temps) qui est presque passé inaperçu en France. Ce film, vu la semaine dernière, mérite pourtant d'être visionné. Voici le Synopsis de ce film ressorti au cinéma, en France, le mois dernier: Faith et George se sont sûrement aimés l’un l’autre dans le passé. Mais un jour, ils décident de se séparer. Avec leurs quatre enfants, ils tentent de trouver l’équilibre dans cette famille éclatée, malgré la rudesse des sentiments, la rancune et la souffrance accumulées.

J'ai rarement vu le thème de la séparation abordée avec autant de justesse au cinéma, et ce, dans un film très atypique dans la cinématographie d'Alan Parker.

Les enfants jouent assez bien, même si leur prestation est inférieure aux enfants de "Our mother's house" de jack Clayton ("Chaque soir à neuf heurs"), film tourné quinze ans plus tôt, également trop méconnu.

Changement de cap pour Parker, qui délaisse les sujets "chauds", les effets de mise en scène, pour faire l'autopsie d'un couple en fin de parcours. C'est lent, introspectif, d'une grande acuité, attentif aux comportements, jusqu'aux plus incohérents. Finney et Keaton forment un couple extrêmement crédible, et par miracle (le soin apporté à la photo, au décor, aux vêtements) Shoot the moon n'a visuellement pratiquement pas vieilli, malgré son grand âge. Seul le brushing de Peter Weller, entrepreneur sorti d'un catalogue La Redoute, peut prêter à sourire. Shoot the moon est un film prenant, déprimant, poignant parfois, très méconnu dans l'oeuvre de Parker, dont on a davantage retenu les films polémiques. Le film est récemment sorti en zone 1, et mérite d'être édité chez nous.