Attention danger, le cinéma Français n'a jamais été aussi récupérateur et démagogique que de nos jours. Tous les procédés sont bons pour inciter le spectateur à verser sa petite larme dans des scénarios frisant le roman photo.

je rebondis sur cette phrase de l'ami Jipi pour vous dire que par malheur, j'ai ouvert ma télé hier aprés midi et y ai vu, une fois encore, une fois de trop, le clan Delon venir verser des larmes indécentes et bien "zoomées" sur le plateau du valet Michel Drucker

Un mot, un seul : De quoi dégueuler !

Et voilà…

Comme prévu, deux ans plus tard, Je vous trouve très beau retrouve sa juste place sur petit écran, dans un confortable prime time, avec de jolies bandes-annonces concoctées maison. Et comme prévu, il cartonne. Pas de surprise. Le film est redevenu ce qu'il a toujours été : un téléfilm.

On n'a pas fini de le revoir.

Heureusement qu'il y a le visage radieux et tourmenté en alternance de Medeea Marinescu pour faire passer la boulette de ce petit film à la valeur beaucoup trop surgonflée.

Les contraintes de budgets déplacent de plus en plus les caméras dans les campagnes encore faut-il savoir retranscrire un fumet régional sans l'imprégner d'un snobisme de capitale.

L'extinction d'un soufflet médiatique trop flatteur est salutaire avant d'assumer la vision d'un contenu terne presque froid. Michel Blanc rural de composition englué dans ses boites de choucroutes parachuté sur des terres nécessitant l'apport bénéfique d'un accent rocailleux fait ce qu'il peut dans une diction parisianiste ou aucune émotion ne s'échappe.

Le visage lisse du comédien n'est vraiment pas à sa place dans un contexte paysan au labeur contraignant. Les situations sont plates les dialogues extrêmement limités, l'œuvre en son entier respire un manque total sensitif spontané. Un sous produit malsain d'une corporation tétanisée par la peur d'entreprendre des sujets neufs.

Difficile de se sentir tenaillé par des scènes représentatives d'un catalogue émotif officiel. Tout ressemble à une entreprise intéressée rentabilisant un bas de laine par la restauration facile de sentiments basiques endormis dans les mémoires.

Attention danger, le cinéma Français n'a jamais été aussi récupérateur et démagogique que de nos jours. Tous les procédés sont bons pour inciter le spectateur à verser sa petite larme dans des scénarios frisant le roman photo.

Des récits faciles sans prises de risques alimentant la matière de la paresse par l'immobilisme et la peur créative même si celle-ci est à risque.

Je n'avais pas visionné ce film jusqu'à ce jour… J'ai donc profité de l'occasion (une chaine câblée le diffusait) pour forger ma propre opinion… Pour être sincère, les nombreux commentaires divers et variés (notamment ceux du virulent Impétueux) m'avaient convaincue qu'il s'agissait d'un pur "navet" !…

Et bien, excusez du peu !… ce film est loin d'être mauvais. Chapeau à Isabelle Mergault pour s'être lancée dans cette aventure, notamment comme scénariste… Cette histoire rurale en vaut bien d'autres !… Certes, Michel Blanc a peut-être le physique de l'emploi, mais il a du mal à faire passer ses sentiments… N'est pas Michel Serrault qui veut ! (je pense à "une Hirondelle a fait le printemps" de Christian Carion)… Contrairement à ce que j'ai lu, c'est encore à l'actrice roumaine Medeea Marinescu, que l'on doit ce côté "attachant" du film…

Le rythme est un peu "gauche", mais dans l'ensemble je ne me suis pas ennuyée un seul instant !… Encore une fois Messieurs… sont-ce des sentiments trop simplistes ou des situations, sommes toutes banales, qui vous ont fait bouder ce charmant film ?… Vous faut-il la délicieuse Vivien Leigh et son "taratata" pour vous émouvoir ?…

Personnellement je n'ai pas besoin de "zoom" sur un vieux chêne avec en ombre chinoise l'héroïne respirant l'air du soir sous un coucher de soleil en "technicolor", pour que cela touche mes sentiments…

Cette comédie intimiste est sans prétention, mais elle ne mérite pas qu'on la jette aux orties…