Andrei Tarkovski, déjà très malade, commente dans son Journal de 1986 les images prises lors de l'arrivée à Paris de son fils, Andrioucha, qui enfin avait eu le droit de quitter la Russie pour le rejoindre en France. À partir de cette journée très russe qu'avait filmée Chris Marker viennent se greffer les évocations, les citations, les mises en perspective de ce qui constitue le langage d'un des plus grands stylistes du cinéma de tous les temps. Invitation à explorer l'une des écritures cinématographiques les plus singulières, ce film évoque les grands thèmes tarkovskiens à travers des extraits de l'Enfance d'Ivan, Solaris, Andreï Roublev, Nostalghia, mais aussi son premier travail d'école à Moscou et un Boris Godounov presque inconnu qu'il a mis en scène à Covent Garden en 1983. Le titre du documentaire est un clin d'oeil à Soljenitsyne, certes, mais surtout fait écho à cette URSS qui, au bord de l'agonie, exilait encore ses plus grands artistes – lesquels, à l'heure de la modernité dévastatrice, en demeurent paradoxalement les seuls témoins. Chris Marker montre combien l'hommage de Tarkovski à la terre russe est éloigné des pesanteurs formelles et idéologiques du réalisme socialiste. (55mn)
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