On peut comprendre assez que, dès lors, Borden poursuive son rival d'une haine inexpiable, d’autant qu’Angier a, de son côté, trouvé l’amour avec Sarah (Rebecca. Hall), qui va lui donner une charmante petite fille.
L'action se déroule sur un petit nombre d'années, cinq ou six peut-être mais paraît interminable, tant elle est construite de manière sophistiquée et tant elle est ponctuée par des flashbacks, des ellipses, des révélations qui surviennent en faisant progresser peu à peu la compréhension du spectateur. Certes le procédé emberlificoté est sans doute aussi vieux que le cinéma, mais je n'ai pas trop souvenir de l'avoir vu employé de façon aussi systématique. Et puis ce n'est sans doute pas le plus intéressant, sauf lorsqu'il se limite à une ou deux séquences éclairantes. Ou alors qu'il est mené avec une grande maestria, que ne possède évidemment pas Christopher Nolan. Il est nécessaire en effet qu'interviennent exactement à point nommé les images, les révélations, les propos qui éclairent, qui illuminent en un instant les interrogations, les mystères, les contradictions, les incohérences, les zones sombres. Le prestige, sous une apparence presque simpliste – la rivalité entre deux magiciens et la haine qu'ils se portent – est un récit d'une telle complication maniaque que, même en suivant attentivement les péripéties, on s'ennuie ferme. C'est répétitif et chichiteux.Donnons un point positif à la reconstitution du décor londonien victorien – le réalisateur n'a vraiment pas manqué de moyens – et à la belle qualité de l'interprétation : les deux acteurs principaux, Hugh Jackman et Christian Bale, mais aussi, dans un rôle secondaire, Michael Caine. Et naturellement Rebecca Hall et surtout Scarlett Johansson, dans le rôle d'Olivia Wenscombe, maîtresse à la fois de Borden et d'Anglet, à la complexité bien plus élaborée. D'autant que – je ne révèle pas le twist final, c'est encore plus torturé que ça.
Déception relative pour ma part face à ce long-métrage, qui pratique la surenchère émotionnelle (façon The hours), les effets planants (à l'image de la musique du générique final). On peut avoir du mal à croire à cette histoire, à adhérer à la psychologie des personnages. Parfois too much, d'autant que tout ceci s'étend sur plus de deux heures.
Néanmoins, Le prestige est bien filmé, interprêté, la fin est réussie, et la musique est de qualité.
Mais je crois, et c'est pas une surprise, que les avis portant sur ce film ont été très divergents à sa sortie, selon la sensibilité et les goûts de chacun.
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