Cinématographiquement, le film est assez passionnant car on sent sans cesse que le muet est devenu, dans la mise en scène, une restriction. Par exemple, l'utilisation des intertitres reprenant les dialogues sont quelques fois amenés de manière très moderne. Ainsi, l'on peut voit un intertitre arriver avant de voir qui parle, alors qu'on est dans un autre espace, et un autre temps. Nous ne sommes plus dans le souci obsessionnel de la compréhension, mais bel et bien de l'envie de se libérer de cette forme contraignante. Il faut dire que nous sommes ici en 1932 et que le chanteur de jazz a déjà poussé la chansonnette depuis 3 ans !)
Bien sûr le film se situe dans la période pro-occidentale de Ozu. On voit clairement les références au cinéma hollywoodien : on a même un générique (et un long extrait) de film américain en ouverture de scène après un cut violent sur une machine à écrire – c'est osé. Le film : If I had a million, humour et cynisme au vu du sujet du film !! La scène est d'ailleurs sublimement bien conçue surtout dans le cut qui nous fait sortir de l'extrait pour revenir dans la réalité dans ce qu'elle peut avoir de sordide et de terrible.On retrouve Lubitsch dans des détails comme ces chaussettes mises à sécher en un système ingénieux mais surtout dans un ton global du film.
Ce ton est également intéressant car le film passe de la comédie à la tragédie à mesure que le récit progresse : comment un frère découvre que sa sœur se prostitue pour lui offrir l'argent nécessaire pour qu'il fasse ses études.
Le sujet est au fond assez batard et si l'intérêt du film est de voir ici les premiers balbutiements du cinéastes Ozu, il faut reconnaître qu'on est encore dans le plus pathos des mélodrames que le muet a connu…
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