Ma foi, les aminches, si vous avez un de ces coups de bourdon contre lesquels nul antidote n'est recensé, tapez – vpus ce film là; si votre bourdon résiste, pendez – vous ! Franchement, je me demanderai toujours s'ils l'ont fait exprès d'être aussi cons, en ce cas c'est du second degré de luxe, ou s'ils ont cru pour de bon détenir les secrets fordiens du western. On retrouve quelques bonnes gueules du Français, Paul Mercey en patron de saloon qui semble tenir son zinc depuis Ménilmuche, René Blancard en shérif des Tuileries, Jean Pâqui, classieux et frissonnant, Yves Deniaud dans son dernier rôle, Bourvil, jamais aussi insupportable que lorsquil se prend pour un comique et, enfin, notre Mariano bi – national dans son dernier essai de jeune premier chantant de la toile magique. Le vrai comique, c'est lui. Le prince de lumière de la scène est un épouvantail à l'écran. Même sa voix inouïe et son chant somptueux passent pour de bon au large de la crédibilité. Dommage mais demeure, je vous l'afirme un excellent moment. Tourné sur place à Abilène – sur – Adour, une régalade de niaiserie et de pistolets à amorce. Avec, en prime, la réplique la plus longue du ténor Basque : " Deandez – vous par la même occasion si j'ai des comptes à vous rendre !" Jean Pâqui auquel la phrase s'adresse a bien du mérite de ne pas éclater de rire. Nous on ne va pas s'en priver.

Et, attention, je révère Luis Mariano.

Bien à vous.

Philippe_lucas43@yahoo.fr