Un peu trop académique par certains aspects, décevant par instants (les batailles sont platement filmées). C'est le descriptif de l'aspect psychologique des différents personnages, de leurs relations complexes (trahisons et compromissions se succèdent sans répit), qui constituent le point fort du film. Les rapports entre Louis Jourdan et les Anglais, par exemple, superbement écrits (très subtilement) et filmés. Ou bien les relations triangulaires entre Louis Jourdan, Debra Paget et Jean Peters, exceptionnellement bien traitées… Le duel verbal entre la féminine Debra Paget et la garçonne Jean Peters est un grand moment de cinéma (dialogues anthologiques,…). Voilà deux femmes qui partagent un amour pour le même homme, attirés chez lui sans doute par des traits de caractère différents (la "classe" pour Jean Peters, le caractère "aventureux" pour Debra Paget). Et voilà un homme sans doute attiré par deux femmes de caractère opposés… (devine-t-on…).
C'est un film inégal, qui contient parcimonieusement de (très) grands moments, portés par la couleur flamboyante du technicolor et la musique de Franz Waxman. La flibustière des Antilles montre à mon avis comment Jacques Tourneur a pu approcher, tutoyer même par moments la perfection, le grandiose, mais sans arriver à s'y maintenir suffisamment longtemps pour produire (réaliser) des chefs-d'œuvre cinématographiques. Il lui a sans doute manqué quelque chose, mais pas grand-chose. Un peu d'audace, de force de caractère pour triompher de l'académisme ambiant et imprimer sur la durée d'une oeuvre une touche personnelle de réalisateur ?
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