A nouveau grâce à la photo somptueuse de Russell Metty, Madame X est encore regardable aujourd'hui, malgré une Lana Turner trop âgée ou trop jeune pour le rôle, selon les époques, et son jeu appliqué et trop chargé. Le scénario laisse vraiment à désirer, même si on est indulgent envers les ficelles du mélo : lors de son procès, l'héroïne découvre subitement l'identité de son avocat. Elle n'avait jamais entendu son nom, avant ? Quant à l'ex-mari et sa mère, lors de ce même procès, ils ne voient Lana que de dos et ne peuvent donc pas la reconnaître, ce qui arrange bien les bidons des auteurs ! Ce genre d'énormes invraisemblances rend le film un peu ridicule, mais Madame X garde un côté romanesque (la longue dérive au Danemark, puis au Mexique pendant laquelle Holly semble sortie d'une pièce de Tennessee Williams), et quelques seconds rôles comme Burgess Meredith sont savoureux.

Un remake télé de Madame X a été tourné en 1981, avec Tuesday Weld, moins glamour certes, mais bien meilleure comédienne que Lana Turner. Dommage qu'il n'ait pas été proposé en supplément dans le DVD…

Il me semble avoir vu Madame X en dvd zone 1 (ça devait être au Virgin Megastore des Champs Elysées) couplé avec un autre film de Lana Turner.

Il est donc possible qu'il sorte en zone 2 un de ces jours. Ca n'est certes pas le meilleur film de Lana (effectivement trop mélo et larmoyant) mais bon, si on aime l'actrice… Tout de même, quitte à faire dans le mélo, Madame X n'arrive pas à la cheville de Mirage de la vie de Douglas Sirk…

Et puis Lana a tellement interprété de garces, que pour une fois que c'est elle qui pleure !

On peut voir aussi dans ce film John Forsythe, futur patriarche de la série Dynastie, et Ricardo Montalban, célèbre latino des années 50 reconverti ensuite également dans les séries, notamment L'île fantastique.

Personnellement, quitte à voir sortir des films encore introuvables de la blonde fatale, je préférerais des mélos exotiques autrement mieux troussés et réalisés tels La Mousson de Jean Negulesco avec Richard Burton en docteur hindou, ou Le fils prodigue de Richard Thorpe… où, grande prêtresse de la déesse du plaisir, elle détournait un jeune hébreu (Edmund Purdom)du droit chemin…