Ce qui est un peu forcé – puisque, on vous le dit et on ne le redira jamais assez, ça vient du théâtre, où il faut naturellement forcer tous les effets – c'est que la famille (au sens large) de la gracieuse Alice est composée d'un régiment sympathique d'hurluberlus, tous atteints d'une petite flamme de bizarrerie, attisée par l'excellent, bienveillant Vandenhof dont la philosophie essentielle est finalement celle de l'abbaye de Thélème : Fais ce que voudras. D'où cette communauté libertarienne et fort drôle où coexistent sans peine des tas d'originaux, plus ou moins cinglés, au milieu d'une grande gaieté. La morale de l'histoire veut que ce soit le groupe un peu illuminé qui l'emporte sur le capitalisme agressif desséché. Pourquoi pas ? C'est assez animé et sympathique. Comme dans tous les films de la période, tout finit par s'arranger au mieux : les amoureux, un temps séparés, se retrouvent, les adversaires se tombent dans les bras, les familles, si différentes qu'elles étaient, fusionnent (ou presque), les projets immobiliers destructeurs sont abandonnés.
Tout cela est filmé frontalement, sans talent particulier, par ce bon artisan de Capra. On sourit souvent, on est bien content que ça se termine au mieux. De là à porter tout ça au pinacle !!!
Messieurs (Vincent en particulier dont j'ai apprécié certains messages sur des œuvres de Preston Sturges ou Capra) vous allez me faire rougir à force d'éloges. Comme vous avez dû vous en apercevoir, je suis une inconditionnelle des comédies romantiques américaines de l'age d'or hollywoodien. Je succombe littéralement devant le sentimentalisme d'un Wilder, la truculence d'un Hawks, la subtilité d'un Lubitsch, d'élégance d'un McCarey (ah ! je fonds devant Elle et Lui) ou l'humanisme d'un Capra. Tous ces réalisateurs ont en commun de nous procurer l'espace d'un instant du bonheur sans artifice, sans fard. Voilà pourquoi, je ne pourrais jamais « dépecer » ou analyser un film, comme certains ici en sont capables, mais je dépeins seulement les sentiments éprouvés face à l'œuvre et aux acteurs.
Mais ne croyez pas que je dénigre pour autant les autres genres. J'ai découvert récemment, grâce à mon père, des films de Mankiewicz, Walsh, Renoir (sublime La grande Illusion), Christian-Jaque, Hitchcock, Minnelli ou Jacques Demy. Et finalement, je me suis pris de passion pour ce « vieux » cinéma alors qu'auparavant je me contentais des standards actuels sans chercher vraiment la qualité. Et puis, je compte sur vous pour éclairer mes choix à venir.
Heureusement, que le Dvd permet à des néophytes – comme moi – de (re)découvrir de tels moments d'émotion. Parce que, dans ma région, on a plus de chance de croiser des noix, des champs ou des castors que des ciné-clubs.
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