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Mangano forever


De DelaNuit, le 16 avril 2015 à 18:14
Note du film : 5/6

Un récent passage par Rome m'a permis de dénicher Anna en dvd. Depuis le temps que je voulais le voir ! Bon, évidemment, c'est une version italienne sans sous-titre français… (c'est bien la peine que le format dvd permette autant de choses pour que les éditeurs se contentent généralement d'offrir des versions des films dans leur propre langue et basta ! Idem pour les films français… Ils ne sont pas nombreux ceux qu'on peut offrir en dvd à des amis non francophones…) Heureusement, le sous-titrage en italien pour les malentendants permet de suivre quand on maîtrise un minimum la langue.

J'ai trouvé que c'était un mélo sympathique, certes daté mais avec le charme du genre. Bien filmé par Lattuada, avec de belles images utilisant habilement les décors, la lumière, et mettant merveilleusement en valeur le visage lisse de Silvana Mangano cerné par l'étoffe de sa coiffe noir et blanche de – presque – religieuse. Le jeu intérieur de la belle, tout en retenue, fait merveille dans cette histoire de femme déçue (et même traumatisée) par la vie, qui a trouvé un nouveau sens à son existence en prenant le voile et en se consacrant aux blessés d'un hôpital.

Mais voici qu'on lui apporte sur un brancard l'homme qu'elle aimait autrefois et qu'elle aurait épousé si un drame n'avait tout chamboulé… A partir de là, flash back : et la voici dans la fameuse scène de danse de cabaret à se déhancher avec une élégance canaille entre deux partenaires noirs, sur la chanson "El negro zubion", reprise il y a quelques années par le groupe Pink Martini. Cette scène, entrevue dans Journal intime de Nani Moretti, avait alors attiré mon attention…

Dans le flash back, Silvana est partagée entre deux hommes, Vittorio Gassman et Raf Vallone, l'un représentant une vie luxurieuse et dégradante, l'autre un foyer stable et aimant. Elle a bien du mal à choisir tant sa double nature la fait pencher d'un côté comme de l'autre… Ensuite, c'est entre le voile d'une vie dédiée à la spiritualité et au service du prochain, et l'amour – peut-être – retrouvé qu'elle devra choisir…

Silvana, à la fois sentiment et libido, amour et devoir, charnelle et spirituelle, incarne à merveille ce double visage de femme, augurant sa double prestation de Pénélope et Circé dans Ulysse de Camerini quelques années plus tard…

A signaler aussi, la présence de Gaby Morlay et Jacques Dumesnil. Un bon moment pour les amateurs de cinéma italien !


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De Arca1943, le 29 juin 2007 à 05:47

Ah, les films "pourtant célèbres en Italie" qui ne sont que vacillantes et pâles lueurs sur le radar français, ça n'est malheureusement pas ça qui manque; et notamment ceux de Lattuada ! Quand on n'a pas de manteau, l'hiver est sans pitié

Et parlant de la Mangano, signalons que L'Argent de la vieille sort lundi… Une performance "nationale-populaire" de la même veine que sa Costantina de La Grande guerre, fort éloignée de l'univers éthéré de Visconti. Silvana Mangano n'était pas seulement belle à faire damner un saint : elle avait du registre. En fait foi également, par exemple, son numéro transformiste dans Les Sorcières, où elle joue chacun des cinq rôles éponymes.


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