Je me range volontiers du côté des laudateurs de cette route de Salina, qui vient d'être édité dans la précieuse collection "Make My day" de Jean-Baptiste Thoret chez studiocanal.
Devenu l'un des réalisateurs les plus populaires du cinéma français grâce aux tontons flingueurs et à de nombreuses autres comédies loufoques, Georges Lautner a essayé à plusieurs reprises de revenir au registre sérieux de ses premiers film tels que le mémorable septième juré.
Ce Lautner inattendu possède, comme l'ont noté les précédents commentateurs, une atmosphère assez unique. C'est sans doute l'un des films qui a su le mieux saisir l'époque hippie/peace and love/flower power, en évitant certains lieux communs. la route de Salina, c'est More sans la drogue, c'est Zabriskie Point sans la prétention d'Antonioni, cinéaste que j'admire par ailleurs.
L'action est censée se dérouler en Californie, or si les comédiens sont américains, le tournage a eu lieu sur l'île de Lanzarote, aux Canaries, qui fournit un cadre parfait à l'histoire. Les vues de la plage restent durablement en tête. D'une manière générale, les images en scope de Maurice Fellous sont belles et la réalisation de Lautner est soignée voire inspirée.
La bande-originale, disponible depuis 2003 alors que le film n'est édité que depuis quelques mois, est particulièrement mémorable. Elle comporte des morceaux du groupe américain Clinic, le célèbre "bourée" de Jethro Tull et surtout deux instrumentaux remarquables de Christophe: "sunny road to Salina" et "the girl from Salina". Découvrir ou redécouvrir La route de Salina et sa musique est une belle façon de rendre hommage au talent de cet artiste singulier qui nous a quitté il y a quelques semaines.
L'intrigue, sorte de polar avec un petit côté Le retour de Martin Guerre et ce protagoniste pris pour un autre lors de son retour au "bercail" (à son insu toutefois ici), fournit suffisamment de mystère pour captiver jusqu'au dénouement, d'autant plus que Georges Lautner a un sens du divertissement indéniable, y compris dans un film sérieux comme celui qui nous intéresse aujourd'hui.
En raison de ces nombreux atouts, la route de Salina aurait dû être un succès. Ce fut un échec (moins de 500 000 spectateurs). Dans son livre de souvenirs, On aura tout vu, Lautner explique ainsi ce bide: "D'abord il est sorti le jour de la mort de De Gaulle ! Mais le vrai problème était une erreur de production dont on était responsable. la route de Salina était un film américain pour les Français et français pour les Américains. Il n'était n'y américain ni français. Hybride. Je crois que ça lui a beaucoup nui. J'étais très déçu."
Cette hypothèse est vraisemblable. En tous cas, la route de Salina souffre d'un défaut majeur, qui est la conséquence du caractère hybride souligné par le réalisateur. En raison des comédiens anglophones composant la distribution, un doublage a été nécessaire. Or, le film est en partie handicapé par une postsynchronisation assez peu réussie, à une époque où le doublage était pourtant une spécialité française. On peut regretter d'ailleurs que seule la version française soit disponible dans l'édition sortie récemment.
Ceci dit, malgré ce léger vice de forme, la route de Salina est une oeuvre atypique qu'il faut redécouvrir.
J'ai trouvé ce film. Non officiellement; Mais il circule sur la câble. Pas mal de similitudes avec more sur certaine scènes. Une belle photo et des panoramas envoutant. La fin un peu trop fotonovela. Le côté Christophe surement de la BO. Mais à voir sans hésitation. Le réalisateur a du flasher sur "more" et son actrice, mais c'est chouette comme ça.
… c'est maintenant ou jamais !
Après Cinéma de quartier sur Canal+, il y a quelques années, ce film culte
s'il en est revient sur la chaîne CINE CINEMA CLUB pour sept diffusions :
Jeudi 26 mars à 20h40
Samedi 28 mars à 02h35
Dimanche 29 mars à 03h50
Lundi 30 mars à 01h55
Vendredi 03 avril à 10h05
Lundi 06 avril à 06h15
Jeudi 09 avril à 00h05.
Nous devrions bénéficier d'une version remasterisée. En effet, un court extrait est présenté dans le DVD Georges Lautner de A à Z paru vers mars 2006. Cet autoportrait est la version vidéo du livre de Georges Lautner : On aura tout vu (octobre 2005). StudioCanal nous montre une restauration où le format 2.35:1 est bien respecté. Rien que des bonnes nouvelles ! (Le DVD est peut-être pour bientôt ?) Rappelons que parmi les 3 éditions en VHS auxquelles nous avons pu accéder, seule la version française respecte le format Panavision, contrairement à l'édition US Road to Salina et l'édition allemande '' Die Strasse nach Salina '' qui sont découpées en 4.3 (letterbox).
Donc, nous retrouverons Mimsy Farmer, Robert Walker Jr, Rita Hayworth et Ed Begley dans ce film inoubliable. Auprès de cet excellent casting, rappellons également la présence de Sophie Hardy (Linda) et de Marc Porel (Rocky), de Bruce Pecheur (Charley) et David Sachs (le sheriff) ainsi que de la délicieuse Albane Navizet qui répond au nom de Pat. Elle fait partie des amis de Charley lorsque celui retrouve Jonas.
Mais ce qui fait la couleur de la Route de Salina, outre les superbes paysages
et la présence considérable de Mimsy, c'est la musique composée par Christophe,
Clinic et Bernard Gérard.
Aidé de Michel Magne, Bernard Gérard et Jacques Plante, Christophe signe "The Girl
from Salina" et d'excellents morceaux comme Sunny road to Salina et Red Mountain. Le groupe Clinic (avec Alan Reeves, Phil Brigham, Phil (Trainer) Steele, Gerry Murphy et Chris Hayward) composent l'essentiel de la musique. La BOF a été rééditée sur CD chez Dreyfus en 2003.
La route de Salina, est un moment d'exception, un triangle équilatéral parfait avec More et Zabriskie Point. Ces trois films sont indissociables d'une époque maintenant hors d'atteinte que seuls le cinéma et le DVD peuvent nous faire revivre désormais.
Encore merci à Georges Lautner de nous avoir fait longuement rêver sur les plages et les déserts de Salina.
Page générée en 0.0067 s. - 6 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter
qui vient d'être édité dans la précieuse collection "Make My day" de 
et à de nombreuses autres comédies loufoques, 
a essayé à plusieurs reprises de revenir au registre sérieux de ses premiers film tels que le mémorable 
, s'arrête dans une maison isolée où une mère, Mara (
, et sa fille, Billie (
, reconnaissent immédiatement en lui leur fils et frère Rocky disparu quatre ans auparavant. Jonas va enquêter
sans la drogue, c'est 
sans la prétention d'
cinéaste que j'admire par ailleurs.
et surtout deux instrumentaux remarquables de 
et ce protagoniste pris pour un autre lors de son retour au "bercail" (à son insu toutefois ici), fournit suffisamment de mystère pour captiver jusqu'au dénouement, d'autant plus que