Le résumé du Catalogue français des longs métrages comporte cependant une coquille facile à corriger. Voyez plutôt :

« En 1918, deux frères rentrent chez eux, en Alsace. Edouard porte l'uniforme français, Emile l'uniforme allemand. Edouard a épousé une parisienne, Emile veut épouser une allemande. Le père le chasse d'abord, puis comprend l'inanité de la haine entre les races. »

Il voulait sûrement dire « …l'inanité de la haine entre les peuples. » Laissons, de grâce, la notion de race là où elle est applicable, c'est-à-dire dans le monde animal, d'où elle fut malencontreusement importée vers la fin du XVIIIème. La diversité des peuples est d'une tout autre nature que la diversité animale : fait culturel, spirituel et historique – en perpétuel devenir, donc – elle est acquise et non innée, par conséquent acquérable et transmissible. Il n'y a rien là de biologique. Il n'existe pas le moindre obstacle physique (i.e. "héréditaire") entre les peuples. Ce n'est pas un fait de la nature mais de la culture.

À ce sujet, on relira avec profit un article d'Emmanuel Levinas, dans la revue Esprit de 1934 : "Réflexions sur la philosophie de l'hitlérisme" (très lisible, en passant) ou encore de Benedetto Croce, "Formations naturelles et formations historiques", dans L'Histoire comme pensée et comme action (1938). Ou, bien sûr, le chapitre 2 du tome 2 des Origines du totalitarisme de Hannah Arendt : "Race thinking before racisme" (La pensée raciale avant le racisme, 1946). Et pour couronner le tout, le célèbre essai de Vercors : "La Sédition humaine" (1948).

Voilà. C'était le quart d'heure de propagande d'oncle Arca.

Pourquoi pas !

Mais à quand La kermesse héroïque en DVD ?

C'est tout de même le summum de Françoise Rosay ! (avec un clin d'oeil particulier au personnage merveilleusement interprété de Madame Pauline dans Le cave se rebiffe et un autre à Marie Martin de L'auberge rouge (mais ceux-là sont édités !!)