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Western crépusculaire


De verdun, le 18 février à 14:10
Note du film : 4/6

Trois adolescents, Will Young (Gary Grimes), Les Richter (Ron Howard) et Tod Mayhew (Charles Martin Smith), recueillent un blessé et le soignent. A peine rétabli, l'homme, Harry Spikes (Lee Marvin), un voleur de banques, s'enfuit sur le cheval de Will. Le père de celui-ci lui administre une sévère correction. Ulcéré, Will quitte la maison. Les et Tod le rejoignent. Les trois camarades, fascinés par la vie que mène Spikes, ont décidé de faire de même…

Contrairement à la majorité des réalisateurs américains des années 1950, Richard Fleischer avait visiblement peu d'inclination pour le western. En effet, dans sa filmographie, seuls Bandido Caballero, Duel dans la boue et Du sang dans la poussière peuvent être rattachés au genre. De plus, ce sont trois films qui vont à l'encontre des codes du genre, à tel point qu'on peut les qualifier d'"anti-westerns".

Sorti sur les écrans américains en 1974 mais inédit dans les salles françaises, Du sang dans la poussière s'inscrit dans la veine désenchantée du western inaugurée par Arthur Penn et Sam Peckinpah. Parmi les titres de la même veine, citons La Poussière, la sueur et la poudre dans lequel Gary Grimes et Charles Martin Smith apparaissaient déjà, Bad company, Doc, Monte Walsh et la légende de Jesse James.

Du sang dans la poussière est un western sombre et pessimiste qui pose un regard critique sur le Far-West. Il n'y a rien de glorieux dans les aventures que vivent les trois camarades. L'amertume et le désenchantement succède bien vite à leur enthousiasme initial. Les attaques de banque sont des échecs. Harry Spikes, qui apparaît au début comme un père de substitution, montre au fur et à mesure son vrai visage, celui d'une crapule qui ne pense qu'à sa gueule. L'héroïsme et l'honneur ne sont pas de mise. Et comme le tournage a eu lieu en Espagne, les paysages sont eux aussi dénués de flamboyance.

Du sang dans la poussière rejoint les préoccupations habituelles de Richard Fleischer. Le réalisateur décrit une société en déliquescence, confrontée la violence qu'elle engendre, et des personnages qui sont tentés par le MAL. La peinture de la méchanceté, des pulsions destructrices et des aspects les plus sombres de la nature humaine se retrouve également ici comme dans toute l'oeuvre de Fleischer. Au niveau de la forme, nous constatons la maîtrise habituelle du réalisateur dans les scènes d'action et la composition de certains plans malgré une photo volontairement terne.

Du sang dans la poussière s'affirme donc comme des westerns intéressants des années 1970, d'autant plus que l'interprétation de Lee Marvin et des trois jeunes comédiens est impeccable. Mais, contrairement aux meilleurs opus de Richard Fleischer, le spectateur n'est pas "pris aux tripes". A quoi est-ce dû ? A un scénario qui finalement s'avère prévisible ? A certains personnages trop peu fouillés ? Peut-être aussi que les partis pris du film, à savoir l'absence de spectacle et de souffle épique, expliquent le fait que The Spikes gang ne fait pas partie des classiques inoubliables malgré ses indéniables qualités.


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De vincentp, le 23 février 2009 à 11:59
Note du film : 4/6

On y retrouve le personnage principal de Un été 42 : Gary Grimes, qui s'est par la suite contenté de rôles vraiment très mineurs…


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